C’est le parfait exemple des trésors cachés du transport aérien, les coulisses de l’exploit, en quelque sorte : l’Air Promotion Group, plus connu sous l’appellation APG Global Associates, est un GSA. Traduction pour les non initiés, une entreprise offrant des services d’agent général des ventes, general sales agent, cela au niveau mondial, et non pas local.
Au fil des années, le réseau APG a connu une expansion remarquable qui se traduit en quelques chiffres : pignon sur rue dans 145 pays, 252 compagnies aériennes clientes, un chiffre d’affaires annuel de 247 millions de dollars. Pour les initiés, APG est aussi une source inépuisable d’informations, analyse permanente du marché, de ses tendances, en męme temps qu’un sujet d’étonnement. Aussi quelques mots d’explication de son créateur-président, Jean-Louis Baroux (notre illustration), sont-ils indispensables.
Homme de synthčse, il va directement ŕ l’essentiel. Le secteur, note-t-il, réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 550 milliards de dollars, dont 5% ne sont pas Ťcontrôlésť, constitués de petits flux de trafic qui constituent précisément la cible visée. Il s’agit de marchés éloignés ou encore de mouvements ténus, par exemple une compagnie régionale européenne qui est amenée ŕ vendre de temps ŕ autre quelques billets au Japon. C’est aussi le métier d’APG de s’en charger, qui plus est avec la ferme intention de doubler le nombre de ses clients. ŤC’est compliquéť, reconnaît humblement Jean-Louis Baroux, d’autant que les compagnies low-cost transportent les męmes clients sans disposer de leurs propres outils de distribution (ce modčle est-il condamné ?) tandis que les charters pourraient ętre amenées ŕ faire de la vente ŕ la place.
Ce thčme de réflexion, aux facettes multiples, intrigue le béotien en męme temps qu’il nous conduit aux portes du publi-reportage ! Retenons surtout que le réseau APG se réunit réguličrement, pour des raisons évidentes de coordination et que ces états généraux, baptisés World Connect, vont dorénavant s’ouvrir au monde extérieur. Plus question, en effet, d’échanger des idées ŕ huis clos. La premičre expérience publique aura lieu ŕ Monaco du 3 ou 5 novembre et annonce d’ores et déjŕ d’utiles échanges, grâce ŕ la participation d’invités de haut niveau, patrons de compagnies, ou encore Pierre Jeanniot, qui fut longtemps aux commandes de l’IATA. Mais il ne s’agit pas pour autant de réinventer le colloque classique et généraliste, l’accent était mis sur les seules questions de commercialisation.
En ce lendemain de crise, une fois de plus, l’industrie des transports aériens se trouve ŕ la croisée des chemins, confrontée ŕ d’innombrables questions. Ainsi, la fusion annoncée de Southwest Airlines et AirTran, thčme de grande actualité, pourrait relancer un débat difficile sur la pérennité d’un modčle économique de plus en plus malmené. Jean-Louis Baroux, qui ne craint pas la provocation, s’interroge ŕ haute voix : ŤSouthwest/AirTran risque-t-elle d’ętre la Pan Am des low-cost ?ť
Il s’agit, dčs lors, de s’interroger sur le bien-fondé d’un éventuel modčle hybride qui reste ŕ inventer. Et ŕ définir les conditions de cohabitation entre transporteurs Ťclassiquesť et nouveaux venus francs-tireurs. De quoi alimenter les pause-café et les dîners du World Connect monégasque.
Pierre Sparaco - AeroMorning
Renseignements sur apg-ga.com