Magazine Cinéma

Million Dollar Baby optimiste au Nicaragua

Par Borokoff

A propos de La Yuma de Florence Jaugey 3 out of 5 stars

Million Dollar Baby optimiste au Nicaragua

Au Nicaragua, et plus précisément Managua, sa capitale, Yuma, une jeune femme des quartiers populaires rêve de devenir boxeuse professionnelle. En attendant, elle doit faire face à une réalité de plus en plus oppressante et étouffante. Son beau-père est un poivrot qui bat sa sœur, son petit ami appartient à un gang spécialisé dans les braquages de camion, etc… Mais lorsque Yuma fait la rencontre d’Ernesto, un jeune journaliste blanc issu d’un milieu favorisé, elle tombe instantanément amoureuse de lui… mais les clivages sociaux et la barrière de la culture font rapidement péricliter le couple.

A mi-chemin entre documentaire et fiction, porté par une très bonne actrice, la belle Alma Blanco, La Yuma décrit les déboires d’une jeune femme confrontée soudain à de lourdes responsabilités (la garde de son frère et de sa sœur) mais qui va tout essayer pour s’en sortir alors même que rien ni personne dans son entourage ne l’y poussent. Portrait d’une boxeuse au franc-parler et au caractère bien trempé, le film raconte le combat et les rêves d’une jeune boxeuse qui  rêve de devenir championne. Avant que le destin ne s’en mêle.

La mère de Yuma vit avec un type médiocre, son petit copain la supplie d’arrêter la boxe (« Ce n’est un sport pour les filles ») et ses potes passent leur temps à se « défoncer ». Un environnement pesant des quartiers populaires de Managua d’où ressort la grande pauvreté. Cette misère sociale dans laquelle vit Yuma, la réalisatrice semble l’avoir assez longtemps observée pour en parler en connaissance de cause. Toujours d’un point de vue réaliste et documentaire, elle  n’occulte rien des conditions de vie déplorables dans lesquelles vit Yuma, obligée de dormir dans le même lit que son frère et sa soeur.

Sa rencontre avec Ernesto est un faux espoir et une amère désillusion. Elle croit avoir trouvé en lui l’homme idéal mais la méchanceté du jeune journaliste (dont on ne voit jamais où il vit ni dans quelles conditions), la partialité avec laquelle il la traite sonnent le glas de ses espoirs. Cruelle déception.

Au milieu du film, lorsque le propre frère de Yuma et son petit copain veulent tabasser Ernesto, on croit la fin proche et la tension dramatique monte, qui fait craindre une tragédie imminente. Mais le film part sur une autre piste et dans un scénario insoupçonné. Yuma, trop impatiente de réussir vite dans la boxe, s’engage avec un cirque pour subvenir aux besoins des frères et sœurs qu’elle a pris à sa charge !

Le film devient alors plus disparate, non pas décousu, mais plus déséquilibré. C’est-à-dire qu’au moment où Yuma décide de partir avec son frère et sa sœur, l’unité du film, son corps se délitent un peu. Le film se « ramollit », sa tension se lève comme un voile. On devine trop la tournure optimiste des évènements. L’anticipation du spectateur (et une certaine déception) est renforcée par la succession trop longue et ininterrompue des musiques hip hop et des compositions de Rodrigo Barbera.

Peut-être qu’après tout, la vie de Yuma a-t-elle pris une trajectoire qu’elle-même ne soupçonnait pas. La Yuma est une curiosité en tout cas dans un pays dont la production cinématographique est quasiment nulle par an…

www.youtube.com/watch?v=p8tuI-bPfpE


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Borokoff 641 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines