Tout au long de ce beau film coréen j'ai admiré Mija, l'héroïne de 65 ans , très belle et élégante avec son allure légère, à la recherche de la beauté pour écrire le poème demandé par le professeur de poésie du cours auquel elle s'est inscrite. Elle oublie des mots , elle semble ailleurs , mais c'est pour se retirer du monde et penser. Elle qu'on dit au bord de la dégénérescence sénile , elle semble la plus pure et lucide des personnes qui l'entourent.
Le film commence par des paysages sereins avec rivière et pont... Un drame vient de se produire , un corps flotte sur l'eau; c'est une jeune collégienne qui s'est suicidée. Mija est très marquée par cette histoire, et le sera encore plus quand elle comprendra que son petit-fils dont elle a la garde est l' un des 6 collégiens qui ont violé la fille. Mija est menée à une réunion des pères des 5 autres garçons concernés. Ils proposent une somme à verser à la mère pour étouffer l'affaire et on charge Mija d'aller voir la mère et de lui parler -belle scène où les deux femmes parlent des abricots mûrs , meilleurs quand on les mange à peine tombés de l'arbre. Mija n'a pas d'argent , elle se débrouille pour en avoir ( scène émouvante et pitoyable). Et c'est presque la fin du film , grandiose , où Mija montre toute la beauté de son âme. Elle invite son petit-fils au restaurant , puis ,à la maison , elle lui demande de se faire propre (il faut un corps propre pour avoir une belle âme) ; ensuite une partie de badmington dans la rue et pendant qu'elle récupère le volant accroché dans un arbre, son petit-fils est embarqué dans une voiture de police. Elle avait fait venir sa fille et mère du garçon, de Pusan (lieu du célèbre festival de cinéma) pour n'être pas seule devant le fait accompli , puis elle disparaît .... Une leçon exemplaire de courage et de morale.