Pour regagner la confiance des plus défavorisés et des salariés modestes qui constituent à n’en pas douter la majeure partie des abstentionnistes, sur lesquels notre regard politique doit se porter pour l’emporter, il est extrêmement important de construire un programme sur des idées force qui les séduisent. Et ce n’est pas celui des partis sociaux démocrates français qui risquent de remplir cet office, là où partout en Europe ils sont en difficulté,d ‘où la percée de certains partis nationalistes ou d’extrême droite : ils prennent en compte les préoccupations quotidiennes des milieux modestes, même si c’est de la plus mauvaise des façons, par le petit bout de la lorgnette, qui manque un peu trop de générosité, d’ouverture, et d’imagination : le refus de l’étranger, on nous l’a déjà fait…
Ed le rouge l’a bien compris, qui veut remettre dans ses idées un peu plus de propositions clairement ancrées à gauche, qui constituent des signaux forts à l’intention de ces milieux désertés par les élites politiques, qui ont un peu trop tendance à s’afficher, même en privé, avec les grands de ce monde et ceux-là même qui les ont précipité, du haut de leur arrogance, dans cette crise financière dont on dit qu’elle est finie, que la sacro-sainte croissance revient mais qui n’arrête pas de précipiter des gens dans la rue… Que pensez vous qu’ils ressentent, quand ils apprennent qu’une Martine Aubry censée les représenter à l’avenir dîne régulièrement avec son ami Alain Minc, qu’elle a diligenté le démantèlement d’un camp de Roms, ou que Michel Rocard, autrefois socialiste (si, si, les vieux s’en rappellent encore !), organise une petite sauterie , alors qu’il n’a rien d’un nouvel Adam, à la nouvelle Eve, un cabaret parisien dans lequel on retrouve la fine fleur du patronat français, la présidente du Medef, Mme Parisot en tête, le baron Ernest-Antoine Seillère, ou le patron d’Euro RSCG, Stéphane Fouks, à côté des Jospin ? On pourra bien me rétorquer qu’on a le droit d’avoir les amis qu’on veut et que tout ne se résume pas à la politique, je doute que les moins fortunés d’entre nous soient sensibles à ce genre d’arguments, et qu’ils n’y voient pas une révoltante confusion des genres. On ne pourra que difficilement les empêcher de penser que ces élites là, si elles se côtoient si volontiers dans le privé, ne risquent pas de se combattre bien efficacement , sans simulacre, en public. Peut-on leur donner tort ?
Il y a ou devrait y avoir un minimum de cohérence entre les idées affichées et l’étalage de sa vie privée , et ceux qui le nient en feront tôt ou tard les frais…
Et si l’on redonnait en politique, le pouvoir au peuple ? Le programme détaillé (en cours d’élaboration) du front de gauche va dans ce sens et comporte des propositions innovantes que j’aurai plaisir à vous délivrer le moment venu… Ne perdez pas le fil : rouge !