Magazine Politique
I. Romans de gare
J'ai accompagné S* aux Mots à la bouche puisqu'il voulait trouver un roman d'amour gay pour passer le temps. J'ai bien essayé de lui suggérer de lire un Christopher Isherwood ou même un Hervé Guibert (Fou de Vincent ou Les chiens par exemple) mais c'était en pure perte : des livres de vieux schnock. Les couvertures ornées de garçons dénudés attirent plus l'œil que les résumés de quatrième de couverture et promettent des rêves qui paraissent à tort plus échevelés que ceux dissimulés derrières les austères couvertures jaunes ou blanches. Je ne trouve pas les arguments qu'il faut pour lutter contre les apparences...
II. Long temps
J'ai profité de ce passage dans une librairie pour, sur une soudaine impulsion, acheter le premier tome (1953-1973) du Journal de Matthieu Galey. J'avais lu le deuxième tome (1974-1986) parce que les années couvertes m'étaient plus familières et les personnages plus proches. La lecture de ce talentueux journal m'avait convaincu d'acquérir le premier tome. Un de ces jours... Vérification faite ( je note sur la première page de mes livres, la ville et la date d'achat ) j'ai mis vingt ans à me décider... Pour un achat d'impulsion c'est un peu lent peut-être. Mais cela n'a pas d'autre importance que celle de ma propre évolution pour voir le monde. L'histoire écrite de ce journal n'a pas changé, elle attendait seulement mon envie de la connaître.
III. Très long temps
L'Allemagne vient de finir de payer ses "dettes de guerre" du Traité de Versailles ce week-end. Presqu'un siècle aura été nécessaire pour solder les comptes de la guerre de 14-18. Cette information qui passe presque inaperçue dans le flot des nouvelles quotidiennes, semble surgir d'un autre âge, elle sent le papier jauni. En quelque sorte l'histoire de mon arrière-grand-père se termine maintenant, avec Angela Merkel. Sans doute aussi, nous rappeler qu'un siècle n'est rien à l'aune de l'histoire des nations. Après tout la Belgique se pose aujourd'hui des questions de 1830...
IV. Bien-nommé
Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye a requis un non-lieu en faveur de Jacques Chirac dans l'affaire dite des emplois fictifs. Courroye, comment voulez-vous qu'avec un nom pareil on ne pense pas à la transmission des souhaits d'en-haut ?
V. Mal-nommé
Ces histoires de nom me rappellent un collègue qui s'appelait Hanus (comme un psychiatre connu décédé cette année). Par embarras, chacun avait tendance à l'appeler Monsieur Hanu, mais lui rectifiait aussitôt "non, non, je m'appelle Hanusssse". Notre prévention était sans fondement...