Mon voyage à Londres, chap. 1

Publié le 04 octobre 2010 par Philippejandrok

Lorsque j’observe les gens qui m entourent, des anonymes, comme je le suis pour eux, je note des détails sur leur personnalité qui attirent mon attention, des attitudes, des comportements, je remarque leur manière de se vêtir et de porter leur uniforme, à ce propos, ne portons-nous pas tous un uniforme dans la vie quotidienne ?

Comme une seconde peau qui nous caractérise et qui nous donne un genre, un style, une reconnaissance sociale. Parfois, il m arrive même de me prêter a des élucubrations et d’imaginer les inconnus que je croise, tout en projetant des visons fantasmagoriques sur ces personnes qui m entourent et bien sûr, sans les connaitre.

À force de croiser des regards, je me mis à imaginer que tous les hommes presents de ce wagon dans lequel je me trouvais, avaient hier soir, la tête plongée entre les jambes de leur épouse ou de leur maitresse, à brouter un buisson tendre et précieux, pafois amer, tantôt acre, tantôt délicat comme l’abricot mûre et juteux qui pend sur sa banche, sucré et tiède sous le soleil de la passion ; imaginons que la compagne actuellement présente dans le wagon avec eux, avait, la veille au soir, le rictus de la sublime souffrance et cherchons à present dans son attitude fermée, de convenance, les traces de l’amour????

Bip! Combien ont-il vraiment fait l’amour, combien d’entres elles ont elles éprouvé un orgasme ?

Et bien, à les voir aussi fermées, j’ai du mal à imaginer leur bonheur, et à observer les maris, j’éprouve la même impression. Non, en fait, les hommes et les femmes savent cacher leur secrete intimité

et pourtant, deux heures plus tard en grimpant dans l’Eurostar, j’ai croisé une jeune femme, vêtue très simplement d’un jean et d’un Tshirt, elle devait être canadienne, car elle portait fièrement un petit drapeau sur son sac à dos, elle avait un physique de rêve et sa façon de bouger inspirait l’amour alors qu’elle ne cherchait pas ouvertement la rencontre, sauf peut-être lorsque les passagers attendaient à l’embarquement du train, elle s’installa, simple et provocante, sur le sol à les observer, à nous observer, à nous considerer, mais nous étions debouts et nous pouvions apprécier sa plastique adorable, il est certain que je n’étais pas insensible à sa beauté, qui l’aurait pu ?

Quel homme saint d’esprit peut-il rester insensible à la beauté ?

D’ailleurs les passagers masculins ne manquaient pas de l’observer furtivement, sans éveiller les soupcons de leur partenaire feminine. Elle, ne manquait pas de les toiser avec un air de chat provocateur, les coudes sur les genoux, à dévoiler un admirable décoleté. Elle m’a laissé, je dois l’avouer, un merveilleux souvenir, la belle et provocatrice canadienne, comme cette femme d’origine orientale que j’ai croisée à Londres tout à l’heure et qui avait des formes parfaites, le fessier prisonnier d’un jean dark blue et qui prenait naïvement une photo devant Bukingham palace.

Lors de la première partie de mon voyage, j’ai croisé le regard de cet homme dans le wagon du train qui me menait de Strasbourg à Paris. Il avançait face à moi en tenant dans ses mains deux bouteilles de sodas ainsi que deux gobelets en plastique. Comme j’ai en horreur les gobelets en plastique et leur goût, leur matière, leur resonance, leur fréquence ne me conviennent pas, je préfère encore le gouleau de la bouteille en verre, même si le genre que l'on se donne en buvant de cette manière est un genre plutôt populaire et peu respectable, alors que choisir ? La descence a la santé ? L’homme en question avançait vers moi en portant ses boissons et en prenant bien garde de ne pas être désiquilibré par le roulis du wagon du train a grande vitesse. J’eu donc tout le loisir de l’observer, et je remarquais plusieurs choses à son sujet, il avait une quarantaine d'années une légère calvitie sur le sommet du crâne, de toute évidence il tentait de prendre soin de lui ou de se donner cet air, il avait envie de séduire, c'était evident, pas moi, mais un ou une autre, c’était certain. Il avait autour du cou, un collier de cuir noir sur lequel quelques perles de métal argenté et de porcelaine étaient enfilées, et puis ce qui me frappa davantage était le sommet de sa lèvre supérieure droite qui portait les traces d'un herpès finissant.

L herpès est une maladie virale qui trouve le plus souvent refuge dans les intestins, dans ces méandres viscérales d'où il est très difficile de l'en déloger. Les antibiotiques et les antiviraux font partie de l'arsenal employé pour lutter contre ce fléau qui pourrit la vie des personnes atteintes. La médecine allopathique apporte les solutions qu'elle peut pour aider les patients à supporter cette douleur et ce handicap, car même s'il ne se voit pas nécessairement, il s’agit bel et bien d'un handicap et tous les médecins vous le diront. Il existe également des moyens qui peuvent donner des résultats probants selon l’individu et surtout selon son type d'hygiène alimentaire, car souvent le virus se loge dans une faille, comme tout virus informatique dans un disque dur, un firewall laisse ouvert une brèche et le virus s'y engouffre, même chose pour le virus de l’herpès qui vient trouver la faille dans le système immunitaire de l'individu.

Cette alternative aux antiviraux et un oligoélément, l’Argentyn 23, alors bien sur, cela n’a l’air de rien, ce n’est pas l’exemple type de la recherche pharmaceutique moderne avec l’utilisation de molécules chimiques, c’est juste une molécule d'argent pure, connue depuis l’antiquité, qui vient bruler le virus et qui s efforce de le détruire, cela marche selon les cas, mais il n existe aucune solution miracle pour guérir, si cela était le cas, cela se saurait.

En observant cet homme avec son collier bon marché autour du cou et son herpès labial, un souvenir me revint en mémoire, c’était il y a de cela 25 ans, ma petite amie de l'époque avait une amie qui avait eu la gentillesse de lui sous-louer une pièce de son appartement. Ah les amis peuvent être parfois d’un grand secours, surtout celle-ci, chrétienne convaincue et pratiquante, bien décidée a aider son prochain, elle lui avait tendue la main de façon fort généreuse, en apparence, et chacun sait ce que l’on dit des apparences... Quelques mois plus tard, la bonne Samaritiane laissa sur la table de cuisine, par inadvertance ou par un acte manqué, sa quittance de loyer. Mon amie, curieuse, consulta le document avec beaucoup de naïveté, celui-ci indiquait que la somme qu'elle versait à sa bienfaitrice était la même pour le loyer en totalité, elle payait donc le loyer  pour un cagibi qui lui était généreusement offert par une amie avec des restrictions très précises quand à l’utilisation de la cuisine et de la salle d'eau, du ménage hebdomadaire dans le couloir et l’escalier... Elle en vint à lui demander des comptes, et l’autre se confondit en excuses parfaitement banales et ridicules :

- Enfin, tu comprends, c’est pas ça, c’est que, je …

Cette jeene femme était infirmière et se réservait pour son fiancé, pour la cérémonie nuptiale, ils avaient néanmoins des relations amoureuses puisqu’on l’entendait jouir furieusement parfois, alors qu’ils se croyaient seuls. Un jour l’infirmière me confia qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle avait un herpès vaginal, j’étais très gêné, que pouvais-je bien lui répondre, mais le plus comique fut lorsque son fiancé apparut, car il avait sur la lèvre ce petit gonflement crouteux caractéristique de l'infestation virale de l’herpès.

Qui de la poule ou de l'œuf ?

Lequel des deux avait contaminé l’autre, nul n’en savait rien. Je ne me hasardais pas à le leur demander pour ne pas avoir à les mettre mal à l’aise, puisqu’ils avaient la prétention d’affirmer qu'ils étaient encore chastes. La divine diaconnasse et si pieuse avec ça, était… heum, encore selon ses dires, toujours pucelle, c’était si important… Que m’importait leur virginité convaincue, ce que je constatais était que quelqu'un au-dessus d'eux, les avait peut-être punis pour leurs fausses convictions, et de la manière la plus affreuse en les contaminant a un endroit pour elle aussi terrible que l'on peut l'imaginer, lui, il l’avait sur les lèvres et peut être ailleurs, ce que je ne lui souhaitais pas, malgré sa complicité avérée dans cette lamentable affaire d’abus et de profit auprès d'une jeune fille, à l'époque malheureuse et en très grande souffrance et sans soutien parental. Dieu les avait peut être punis pour ce qu’il lui avait fait.

Les convictions religieuses cèdent souvent sous le poids de la réalité quotidienne, l’amitié et les principes également. Je pense aujourd’hui, près de 25 ans plus tard qu’ils trainent tous les deux leur misère personnelle, et s’ils ne sont plus ensemble, ils contaminent gaiement nombres de partenaires, qui vont en contaminer d’autres à leur tour et ainsi de suite… Et tout ça à cause d’un type dans le train…

Nous vivons une époque formidable...