Le requin sectionne le poignet d’un plongeur

Publié le 04 octobre 2010 par Curly

Les Nouvelles Calédoniennes font dans le sensationnel avec ce titre … plutôt que de rappeler les règles de sécurité en matière de chasse sous marin comme ne pas piquer de poisson en présence de requins

Un plongeur de 35 ans a été attaqué hier matin par un requin gris de récif de deux mètres, au large de Poindimié, alors que ce sportif confirmé remontait une prise à la surface. Son poignet droit a été presque totalement sectionné au niveau de l’articulation.

Son poignet droit gardera à vie d’évidentes cicatrices, et de longues heures de rééducation s’annoncent. Mais Steeve
Tojib est toujours debout, sa main n’est pas partie avec le requin, même s’il s’en est fallu de peu. Vraiment de peu.
Vers 8 heures hier matin, quatre copains quittaient la côte de Poindimié pour une session de chasse sous-marine prévue dans la passe centrale, en face du village, derrière l’îlot Tibarama. Le vent souffle certes, mais le soleil est généreux. Une heure a tourné depuis la mise à l’eau, et la pêche effectuée « dans des conditions de visibilité excellente » a déjà livré de beaux spécimens, selon l’un des trois plongeurs, Orion Panizzi, épaulé d’un collègue canotier. Des perroquets et des tazards essentiellement sont dans le panier. Sous l’eau, deux requins, un pointe blanche et un gris de récif « de deux mètres environ », tournent ici et là, « sans être méchant » pour le plus gros. Soudain, un banc de perroquets passe. Immanquable. Steeve Tojib, 35 ans et plongeur confirmé, décide de faire un agachon, de se poser au fond des quatre à cinq mètres d’eau pour tenter sa chance. Et tire, avec succès.

Placé non loin en surface, « j’ai vu le gris tourner, je savais qu’il allait l’ennuyer se souvient Orion Panizzi, alors j’ai été vers
Steeve
» qui, tout en reprenant son souffle à l’air libre, commence à remonter son fil. « Il n’a pas vu le requin ». Très vite, « en une fraction de seconde », le squale est remonté du fond, pour attraper perroquet, fusil, et main… L’animal « était limite hors de l’eau, il était sur lui, il avait le poignet droit dans la gueule » se remémore Orion qui a donné « trois-quatre » coups de crosse de fusil au requin pour libérer son ami.
La bête a fini par partir mais les dégâts étaient visibles alors qu’une nappe de sang s’étendait sur la mer. Steeve Tojib a été « coupé au niveau du poignet. La main tenait uniquement par le tendon du pouce ». L’artère, les ligaments et les veines ont été sectionnés. Mais les os n’ont pas été touchés.
Par chance, Orion Panizzi, professeur de SVT — Sciences de la Vie et de la Terre -, connaît non seulement l’anatomie mais aussi le secourisme grâce à une formation reçue il y a quelque temps. « Ça m’a aidé ». Tout de suite, à bord du bateau, un garrot a été posé, et les secours ont été prévenus avec un portable. Durant la demi-heure du retour vers la terre ferme, le plongeur attaqué est resté conscient. Pris en charge par les pompiers dès son arrivée, Steeve Tojib a été évacué de Touho par avion vers le CHT de Nouméa. Hier soir, sa main droite semblait sauvée. Cet employé d’Enercal malchanceux peut saluer ses copains. Pour Orion Panizzi, « chacun a fait ce qu’il y avait à faire ».