Le PS et la dérive au fil du temps.

Publié le 04 octobre 2010 par Marx


   Lors d’un Congrès du PS,  Pierre Bérégovoy s’écrie à l’adresse des « rocardiens », « C’est un gros PSU que vous voulez ! ». François Mitterrand reprend, « De PSU, il n’en est que de petits ! ». Au fil du temps, le « modernisme » rocardien s’impose au sein du PS. La deuxième gauche et ensuite la troisième « gôche » monte en puissance, pour finir en un gros Parti Radical et pas forcément à la gauche d’Herriot.  La troisième voie de la troisième force. Des Parti Radical, il en fut des gros, d’un éventail aussi large que l’ensemble de la pensée politique française, et puis, pour aussi gros qu’il soit, de Parti radical , il n’en est plus. Il en reste , une certaine idée de la République et surtout ce qu’il manque cruellement au PS, l’attachement au symbole républicain , la laïcité. Comme le Parti Radical, il n’y a plus de classes sociales et de lutte qui en découle. On gère l’indépassable horizon du capitalisme, comme Le Parti Radical, plus d’un siècle durant.  Tout né, vit et meurt. Le problème c’est que les fossoyeurs, en l’occurrence, ne sont pas en face, ils sont dedans, comme des virus ou des bactéries fatales et se nourrissent du corps qui les accueillent .
   Hier, à gauche, sans les radicaux, rien n’était possible, du moins pour accéder ou participer à l’exercice du pouvoir. Ce refrain à été repris prés d’un siècle durant et il est encore resservi par le PS cette fois ci. Les situations politiques ne sont jamais acquises définitivement et rien n’est plus fluctuant que les rapports de force, en matière sociale. Il est vrai qu’à force de mettre de l’eau dans son vin , on finit par ne plus en voir la couleur, ni le goût et la politique n’a plus de saveur. On ne sait plus qui est quoi, à l’examen de la pratique, même si au niveau des idées on fait derrière un voile ,encore illusion. Comme on est ce que l’on fait, tôt ou tard, le voile se déchire et plus il se déchire plus on appelle au vote utile, ce qui prouve que ce n’est pas une évidence pour tout le monde au sein du camp social et politique que l’on est « sensé » représenter.
   Les grands moments du socialisme et les grandes phases historiques du PS se produisent toujours avec à la base de puissantes ailes gauches. Celles ci déclinent au fur et à mesure des dérives et le PS sombre lorsque elles deviennent anecdotiques. Elles ont toujours été la force militante, sur des positions de gauche, révolutionnaires diront certains. Ce n’est plus le cas, il y a bien une aile gauche mais à entre 15 et 18%, comme une caution lors d’un emprunt et elle ne se déclare plus révolutionnaire et  assume plutôt son réformisme à gauche du réformisme de DSK, dans le creuset du même Parti. DSK est de fait un « camarade » contre qui ils voteront aux primaires si celui ci est candidat mais de qui ils seront solidaires si ce dernier devait être désigné. Voilà, la boucle est bouclée et puisqu’on est ce que l’on fait, on peut être solidaire de ce que l’on dénonce, le néo libéralisme dont est porteur l’éminent DSK. C’est ainsi que le Parti Radical a pendant des décennies assumé ces mêmes contradictions, en confortant au pouvoir les politiques qu’il condamnait dans l’opposition et chaque pouvoir, pour aussi réactionnaire qu’il eut été a eu ses radicaux complaisants . Tout comme Sarkozy ses Besson. Même si au début des années trente, lors du Congrès de Bordeaux, le Parti radical reconnaît la lutte des classes et il le fera figurer sur sa résolution finale.
   Le Parti Radical n’a pas totalement disparu en tant qu’organisation mais compte t il politiquement. Tout arrive même le pire. Peu importe, le socialisme survivra, il y aura toujours quelqu’un pour reprendre le drapeau et forger un nouvel instrument.  A quoi sert un outil politique s’il n’est plus adapté à la mission assignée ou incapable de faire ce donc pourquoi il a été fondé. Les Partis passent  mais l’idéal reste. Les forces sociales ne restent pas longtemps orphelines, il suffit qu’elles veuillent.