Ahhh, Valérie... J'étais à la manif, il y a deux ans, quand Mamie de Fontenay avait insulté toute la Réunion, en te demandant de "rentrer dans (ton) île". J'adore tes yeux verts et ton sourire mi-mutin, mi-sage. Le fait que le Jir, qui n'en finit pas de plonger, ait annoncé en une que tu sortais avec un nageur célèbre ne m'a pas refroidi. J'y ai même retrouvé un goût de "La piscine", avec Alain Delon et Romy Schneider. Et de cette chanson de Gainsbourg, "Tout au fond d'la piscine", interprétée par Isabelle Adjani. Je plongerais bien dans ton regard d'eau d'étang (salé ?). Mais bon, il y a des choses auxquelles je ne peux pas croire.
Par exemple, que tu viennes chez moi, sylphide, hétaïre, danseuse incertaine, toute de rouge vêtue, accompagnée de grooms façon Spirou, m'apporter un cadeau siglé SFR, alors même que le commun des mortels réunionnais fait la queue deux heures dans les agences de l'opérateur pour avoir juste un renseignement. Où un changement de forfait. Le mot est juste, il s'agit bien d'un forfait. Duquel, Valérie, tu n'es bien sûr pas complice. De même que tu ne peux être complice de cette campagne publicitaire pour Air France, qui a acheté ton doux visage pour mieux nous endormir. Cette compagnie aérienne qui nous a volé pendant 50 ans, qui nous a obligé à attendre au pied de ses passerelles avec un panier repas dans les mains, pour un billet à 10.000 francs (1 500 euros pours ta génération, Valérie), soit à l'époque trois smic.
Valérie, ton sourire ferait vendre n'importe quoi. Et effectivement, il fait vendre n'importe quoi. Personne ne pourra t'en vouloir. Profites-en. Profite de ton sourire. Et des sourires éphémères des marchands de mensonge. Sache seulement que dans un an ou deux, quand tu seras au fond de la piscine, il t'enfonceront la tête sous l'eau. Mais tu sais si bien nager...
François GILLET