Après des années de récriminations contre la tyrannie du début des cours à 8h15, les plats infects de cantine, les heures de colle pour bavardage intempestif en fond de classe et les bulletins de note à faire signer, pof, un jour, ça vous tombe dessus sans crier gare : la dernière rentrée scolaire.
Tout à nos souvenirs de vacances et à l'excitation des retrouvailles, on en oublie un peu vite que cette appréhension de veille de rentrée scolaire, ce petit noeud à l'estomac qui les a toutes précédées depuis 20 ans, apprécions-les bien, car c'est la dernière fois.
Bien qu'impatient de quitter les bancs de cette école qu'on a tant haï les matins pluvieux et les jours de mauvaise note, on se prend à savourer ces questions auxquelles on n'aura plus jamais à répondre: "T'as un emploi du temps sympa ?", "Tu sors à quelle heure le jeudi ?", "Il est bien ton prof de Marketing ?".
Certes, ça fait longtemps qu'on a laissé derrière nous les Choco BN de la récré, les affaires de sport au fond du cartable, le carnet de correspondance à faire signer, les verbes irréguliers d'anglais pour l'interro du lundi, l'ardoise pour le calcul mental et les mots des copines dans les agendas, mais ça fait quand même un petit pincement de se dire que dans la vie qui nous attend, il n'y aura plus personne pour souder au pistolet à colle les chaises au sol en cours de dessin, improviser une chorégraphie en plein cours ou organiser un jeté de ballons de baudruche sur un prof pour éviter une interro vâche une veille de vacances (enfin semble-t-il, mais certains patrons sont peut-être plus marrants que d'autre).
Profitons donc encore un peu des professeurs, des relevés de note, du séjour au ski universitaire et autres listes d'excellence, avant qu'ils ne deviennent patrons, Evaluation de Fin d'Année (EFA), séminaires et bonus.
Même si elle a un peu un arrière-goût de Prince écrabouillé au fond du cartable, cette rentrée nostalgique permet surtout de se laisser encore un an pour se préparer sans regret à notre dernier jour de (grand) écolier...