La grève reconductible est la seule solution pour faire plier le gouvernement !

J'ai parfois du mal à comprendre la stratégie des syndicats, mais je leur donne au moins quitus d'une chose, la sauvegarde de leur unité est pour beaucoup dans la réussite de trois dernières manifestations, à tel point que la bataille de l'opinion est aujourd'hui gagnée pour eux.

Pour autant, on voit bien aujourd'hui que manifester tous les 15 jours ne peut suffire. 3 Manifestations énormes depuis la rentrée, et aucunes avancées, pas même celle d'une reprise de vraies négociations. Ce gouvernement est obtus et idéologue et ne connaît qu'une chose : le rapport de forces. Bien que j'aspire à une société où les gens seraient capables de s'asseoir autour d'une table et discuter de leurs désaccords pour mieux les dépasser, dans le but d'améliorer la situation de tous, il ne faut plus hésiter maintenant, il faut donner au gouvernement ce rapport de forces qu'il attend, et lui montrer que c'est encore le peuple qui décide.

Passer à une grève reconductible devient urgent et indispensable pour 4 raisons :

1) Le temps joue pour le gouvernement. Il le sait bien, lui qui a misé sur un calendrier extrêmement resserré. Plus le mouvement social tardera à prendre de l'ampleur, plus le risque sera grand de voir la mobilisation s'effriter. En d'autres termes, il faut battre le fer tant qu'il est chaud.

2) L'argument financier pour justifier la difficulté que rencontrent certains à se lancer dans la grève est plus que valable. Encore faut-il se dire que rien que sur les grèves, il y a beaucoup de personnes qui ont déjà perdu 4 à 5 journées de salaires, et jusque là inutilement. Cela suffit, désormais s'il faut faire grève, il faut le faire dans un mouvement plus large qui nous laisse de vrais espoirs de victoire finale. Il vaut mieux faire deux semaines de grèves reconductibles et gagner, plutôt que débrayer 10 fois de façon espacée et ne rien obtenir.

3) En lançant sa réforme des retraites en pleine crise économique, Nicolas Sarkozy sait pertinemment ce qu'il fait. Il a tout à fait conscience que dans ce genre de période tendue, il est difficile de se mettre en grève pour les salariés. C'est bien pour cela qu'en 2007 il n'avait pas mis les retraites dans son programme. Aujourd'hui, il estime que la conjoncture lui permet de passer en force. Montrons lui que non.

4) Les syndicats justifient leur frilosité en argumentant qu'une grève reconductible pourrait faire perdre le soutien de l'opinion publique. Je crois que c'est se méprendre sur la réalité de ce soutien. Ils sont d'accords avec les syndicats sur le fond, parce qu'ils jugent cette réforme injuste, et non pas parce qu'ils sont contents de voir des manifs. La grève reconductible ou non ne changera rien au contenu de la réforme, comme elle ne modifiera pas le soutien populaire. D'ailleurs, ce fut le cas en 1995, il me semble ?

Je persiste à penser depuis le début que l'on peut obtenir une réforme des retraites plus juste et négociée. Mais maintenant, il ne faut plus tarder, le 12 il faut y aller, et le 13 il faut continuer !

Sur le sujet :

une autre vie nous rappelle qu'à Marseille la lutte a déjà commencé.

Sur le web :

pensee libre place beaucoup d'espoir dans la gauche sud-américaine.

On trouve des images du concert d'Eiffel avec Bertrand Cantat chez Pêle mêle.

a tort ou a raison s'interroge sur les raisons qui poussent Nicolas Sarkozy à rencontrer le pape.