De cette 9ème journée, on aurait pu retenir la victoire à l'arrachée de Biarritz à Bayonne, et s'interroger sur la Yachvilli-dépendance du BO. On aurait pu également revenir sur Perpignan, qui parait retomber dans un travers qu'on croyait disparu chez lui, à savoir l'indiscipline.
Il aurait été possible de disserter sur l'essoufflement Briviste (sportif et, malheureusement financier), qui voit le club corrèzien se rapprocher dangereusement de la zone de relégation, ou d'insister sur l'esprit de résistance qui anime La Rochelle, bien décidée à se maintenir dans la Top14.
De cette 9ème journée, on aurait pu mettre en avant le retour sur terre de Montpellier, peut-être grisé par son début de saison prometteur, défait sèchement sur le terrain du Stade Français, un Stade Français qui semble avoir mis une partie de ses états d'âme au placard pour mieux se concentrer sur son rugby et entrevoir un deuxième tiers de saison plus satisfaisant que le premier.
Il aurait été tout aussi justifié de revenir sur l'arbitrage "européen" dans une journée qui a vu les sifflets de l'ERC diriger les débats, permettant aux clubs de l'hexagone de se familiariser avec les manières des "referees" qui les arbitreront la semaine prochaine, à l'occasion de la première journée de H Cup.
Non. De cette 9ème journée, on retiendra une petite phrase, prononcée par Simon Mannix, l'adjoint de Pierre Berbizier au Racing Metro.
Après le match qui vit les ciel-et-blanc rapporter un précieux point de bonus défensif d'Ernest-Wallon (défaite 28-23 contre Toulouse), on interrogea l'entraîneur parisien sur un épisode déterminant pour l'obtention de ce fameux point de bonus.
En effet, Nicolas Durand, demi-de-mêlée filou comme doit l'être un "numéro 9", avait réussi à faire croire à l'arbitre qu'il avait été empêché de jouer rapidement une pénalité sifflée à l'avantage de son équipe, en tapant dans le ballon et en faisant porter le chapeau à son vis-à-vis, Byron Kelleher. Résultat, dix mètres de mieux pour le Racing, rendant la pénalité "tentable" pour le pied gargantuesque de l'arrière du Racing, François Steyn. Ce dernier ne se priva pas d'inscrire les trois points permettant aux visiteurs de ramener le score à un écart bonifié.
Interrogé, donc, sur cet épisode, Simon Mannix répliqua : "On s'en fiche de ça...". Voilà qui éclaire de manière intéressante et rétrospective les positions prises par l'intéressé lorsqu'il s'agissait de juger l'arbitrage du barrage entre le Racing et Clermont l'an passé.
Prompt à crier au scandale, pour ne pas dire au complot, alors q'une décision privait (peut-être) le Racing d'une qualification pour les demi-finales du Top14, l'adjoint de Pierre Berbizier ne juge pas opportun de reconnaître qu'une filouterie, pour ne pas écrire une faute contre l'esprit du jeu, a permis au Racing d'empocher un point qui pourrait bien avoir son importance au moment du décompte final.
Il est des indignations sélectives qui irritent. Sans mettre sur un même plan un match "couperet" et le point de bonus d'une rencontre de championnat, on souhaiterait néanmoins que les entraîneurs fassent preuve d'un autre état d'esprit que ce qui nous est donné à voir actuellement.
Le Racing est loin d'être le seul club concerné par cette schizophrénie de plus en plus récurrente, qui conduit les dirigeants à ne voir que ce qui les arrangent dans l'arbitrage ou simplement le sort d'une rencontre.
Il devrait néanmoins se montrer exemplaire après la sanction qui a frappé Pierre Berbizier il y a quelques jours. Et visiblement, ce n'est pas gagné...