Synopsis :
Les aventures de Machete, le justicier mexicain...
Critique :
« On l’appelait MACHETE .. » Une réplique aujourd’hui culte pour les fans de Planète Terreur et de sa fausse bande-annonce pré-film. Devant l’incroyable succès et buzz que connu ce trailer, Rodriguez sentant le bon plan et la possibilité de faire plaisir à son pote Dany Trejo mis en chantier ce projet improbable qu’était l’histoire de « ce travailleur journalier Mexicain », as de la machette et tueur à la subtilité relative.
En surfant sur la vague Grindhouse à 1000%, Rodriguez nous livre ici plus une blague qu’un vrai film mais une blague très fun si on la prend comme elle doit-être, à savoir un globi boulga à base de têtes explosées un peu foirées, de coups de machettes sévères, de répliques fendards et de pas mal de nibards. Et comme pour vouloir redire que le film est avant tout destiné aux geeks, le père Rodriguez nous sort ici un casting hétéroclite allant de ce bon Dany Trejo à Steven Seagal, en passant par Jessica Alba, Michelle Rodriguez, Don Jonhson, ou encore Lindsay Lohan et Robert de Niro. Et à l’image de cette liste surprenante, le film se révèle être un joyeux bordel, pas toujours efficace sur la longueur mais foncièrement sympathique.
Car l’enjeu était ici de construire un film autours de séquences phares que la fausse bande-annonce présentait, exercice pas évident car répondant bien à l’expression « mettre la charrue avant les bœufs ». Alors forcément, lorsque l’on part du matos promo pour faire le film derrière, le risque d’obtenir un résultat décousu est évidemment très présent. Et c’est ce que l’on reprochera principalement à Machete, d’être et de vouloir tout et n’importe quoi à la fois. En basant son histoire sur un fond politique made in Texas (l’immigration des Mexicains dans ce beau et joyeux état où règne la tolérance), Rodriguez se livre à du bourrinage old school qui sent la sueur et les bourritos à plein nez. Pour faire simple, Machete tue, Machete tue encore, Machete coupe des têtes, Machete fait du rappel avec les intestins d’un type, Machete fait des 360° et dézingue tout le monde…bref vous l’aurez compris, le film est un hymne au faux sang, aux mains en plastiques et autres morts has been qui rappellent avec bonheur quelques bons nanars qui se prenaient eux, au sérieux.
Mais à trop vouloir faire n’importe quoi au prétexte de « hey les mecs, c’est du fun, on est là pour rigoler », Rodriguez va souvent dans la facilité et donne finalement ce que n’importe qui aurait pu faire en s’inspirant de la bande-annonce éponyme. Machete est au final un film zéro prise de risque qui répond à 100% à ce pourquoi il était destiné. Ceci étant, la farce s’étiole sur la durée et force est d’admettre que même si l’on se marre régulièrement, l’intrigue (qui distille d’ailleurs quelques propos plus ou moins limites) se révèle facile tandis que le final poussif ne sera pas l’éclate totale que nous attendions. Le duel entre Machete et Steven (Droppy) Seagal en est d'ailleurs le bon exemple puisque se révèlera plus pathétique qu’autre chose. Rodriguez a-t-il voulu rendre hommage aux fameux moulinets dans le vent du spécialiste des direct-to-dvd moisis, où n’a-t-il simplement rien pu en tirer niveau jeu d'acteur ? Qui sait, toujours est-il que le résultat n’est ni vraiment drôle ni vraiment convaincant.
S’il contient son lot de fun, Machete reste un produit très particulier et assez bordélique dont il est nécessaire de comprendre l’histoire du projet pour pour le savourer à sa juste valeur. Dans le cas contraire, je crains que de nombreux spectateurs passent à coté du délire et n'y verront qu'un joyeux nanar étrangement sorti au ciné.
Le film ne vaut pas vraiment 3 mais puisqu'il est impossible de mettre une note intermédiaire...
Allez, et avant de découvrir ci-dessous la vraie bande-annonce, voici celle par laquelle tout a commencé...
Sortie officielle française : 3 novembre 2010