Cette politique a pourtant un prix : « la charge publique totale passera de 10 Mds€ en 2005 à 16 Mds€ en 2010 », affirme Joseph Kergueris. « En dehors des subventions directes, du type de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), on dénombre 18 niches fiscales et sociales, dont le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile qui représente, à lui seul, près de 3 Mns€. » Le sénateur déplore que « le coût du soutien au secteur croît plus vite que son activité, limitant les effets de levier : en 2008, la valeur ajoutée du secteur atteint 15 Mds€ pour 14 Mds€ de soutien public. Sur la période 2005-2008, j’évalue le coût brut par emploi créé à 50 000 € annuels, ce qui implique de puissants effets d’aubaine ».
Il s’interroge quant à la viabilité budgétaire et économique d’une telle politique. « A court terme, la dépense publique dédiée aux services à la personne, même de confort, ne resterait soutenable que si la demande n’est pas trop dynamique », affirme-t-il. « En cas de “rabotage” des aides, des gains de productivité pourraient cependant assurer la pérennisation de ces services ». Il ajoute « il est urgent d’optimiser la fiscalité et donc de recalibrer certaines dépenses », voire en remettre en cause, comme « les exonérations ou réductions de TVA dans le secteur, qui coûtent près de 800 Mns€ pour une efficacité discutée ».
« A plus long terme, poursuit Joseph Kergueris, dans un contexte de plein emploi, il faut anticiper une réduction des aides aux services de confort, car il conviendra de recentrer les moyens sur l’éducation et la recherche pour rester compétitifs et financer ultérieurement les besoins liés au vieillissement. »