Les familles de lycéens en classe de seconde doivent en effet aujourd’hui débourser entre 200 à 250€ pour acheter les manuels
neufs nécessaires à l’apprentissage des nouveaux programmes. Les familles d’élèves de première sont également pénalisées puisqu’elles ne pourront pas revendre leurs manuels aux nouveaux élèves de
seconde.
Depuis le mois de juin et jusqu’à aujourd’hui encore, le Gouvernement se refuse à accompagner les familles concernées par
cette réforme et ce malgré les difficultés rencontrées par des dizaines de milliers d’entre elles.
Le Gouvernement doit pourtant assumer les conséquences des décisions qu’il prend seul. Il serait mal venu pour lui de se
tourner vers les Régions, surtout au moment où il gèle leur dotation et réduit mécaniquement leurs recettes.
Les élus du Conseil régional de Picardie tiennent à cette occasion à rappeler l’engagement de la collectivité en faveur des
lycéens et de leurs familles, que la réforme des finances locales met à terme en difficulté :
- Maintien de la Carte Cursus à 100€ pour les élèves de 2nde et de 50€ pour les élèves de 1ère et de Terminale
- Aide à l’achat du 1er équipement professionnel pour les élèves des voies technologiques et professionnelles (chèque de 20€
à 210€ selon les filières)
- Fonds appui lycéen (570 000€ en 2010/2011) pour accompagner les familles les plus en difficultés
Ils approuvent la démarche du Président du Conseil régional qui consiste à permettre aux proviseurs de mobiliser le fonds
appui lycéens pour venir en aide aux familles qui rencontreront des difficultés à acheter les nouveaux manuels.
Les élus du Conseil régional de Picardie demandent enfin au Président Claude GEWERC de solliciter le Premier Ministre pour
qu’il mette en place un Fonds de dotation aux lycées destiné à limiter l’impact de cette réforme sur le pouvoir d’achat des familles.
Motion relative à la défense du pouvoir d’achat des familles de lycéens
présentée par
les Groupes Socialiste républicain et citoyen, Europe Ecologie, Parti Radical de Gauche et Communistes Progressistes et Unitaires
Voici l'article du Courrier Picard:
PICARDIE Où l’on reparle du coût des livres scolaires
Les nouveaux programmes scolaires vont lourdement plomber le porte-monnaie des familles d’élèves de seconde. La Région mobilisera le fonds d’appui aux lycéens pour amoindrir l’impact
de l’achat des nouveaux livres.
En politique, l’un des talents les plus remarquables réside incontestablement dans l’art et la manière d’enfermer son adversaire dans des postures suicidaires…
La droite l’a appris à ses dépens hier au conseil régional, au détour d’une motion présentée par les groupes de la majorité de gauche. L’objet : les changements de programmes pédagogiques en
classe de seconde décrétés cette année par le gouvernement et qui entraînent pour de nombreuses familles un surcroît de dépenses, les livres devant tous êtres achetés neufs.
Il y a quelques jours, l’Association des régions Françaises (ARF) chiffrait à 250 euros par famille le surcoût que représente l’achat de ces manuels. Une somme qu’il convient de multiplier par
trois, puisque le même cas de figure se présentera en première, puis en terminale.
Sachant que les familles des élèves actuellement en première seront elles aussi impactées, les manuels dépassés devenant invendables.
Un fonds d’aide aux familles
Défendue par Valérie Kumm (PS), cette motion demandait à Claude Gewerc, président du conseil régional, de solliciter le Premier ministre
pour qu’il mette en place un fonds de dotation aux lycées destiné à limiter l’impact de cette réforme sur le pouvoir d’achat des familles.
Il s’agissait aussi d’autoriser les proviseurs à mobiliser le fonds régional d’appuis aux lycéens pour aider les familles à acheter les nouveaux manuels. Créé par la Région, ce fonds doté de 570
000 euros était jusqu’ici censé accompagner les familles les plus en difficultés.
Mal à l’aise, la droite s’est vite enferrée dans une position intenable. Caroline Cayeux, chef de file du groupe « Envie de Picardie »
(UMP-Nouveau Centre) a contesté le principe même de la motion en affirmant que les familles picardes ont tout à fait les moyens d’acheter ces manuels scolaires, tandis que Christophe Coulon, nº2
du groupe, tentait lui, de noyer le poisson : « Dans un communiqué, l’ARF parle de 250 euros. Quelques jours plus tard, elle évoque la somme de 150 euros. Nous ne pouvons pas nous associer si
nous ne connaissons pas
réellement les sommes en jeu… »
Laurence Rossignol (PS), s’est chargée de clarifier les positions : « Admettons que nous nous mettions d’accord dans le texte sur la somme de 150 euros. Vous le votez ? »
Le silence assourdissant qui a suivi résume l’impasse dans laquelle la droite s’est enfermée avec son soutien inconditionnel au gouvernement. En dépit d’un communiqué de presse dénonçant une
opération politique, le groupe UMP-Nouveau centre restera comme le seul à ne pas avoir voté cette motion relative à la défense du pouvoir d’achat des familles.
Le FN, après avoir obtenu que la motion soit présentée par le conseil régional et non plus la seule majorité, s’y est en effet rallié.
À gauche, Philippe Massein, président du groupe socialiste pouvait se frotter les mains : « On expliquera aux associations de parents d’élèves qui a voté quoi… » Avec
délectation.
PHILIPPE FLUCKIGER
Le Courrier Picard