L’appareil du président Nicolas Sarkozy, un Airbus A-330-200, racheté à la compagnie Air Caraïbes, devrait être mis en service en octobre prochain
Hier en début de soirée le futur avion présidentiel, baptisé « Air Sarko, one », a réalisé un essai en vol à l’aéroport de Mérignac.
L’appareil un Airbus A-330-200, racheté à la compagnie Air Caraïbes, subit actuellement un grand réaménagement. Les travaux sont effectués par la société Sabena Technics, implantée à Mérignac. L’appareil devrait être mis en service au mois d’octobre.
Le coût total de l’acquisition et de la transformation s’élève au total à quelque180 millions d’euros.
L’appareil est notamment équipé d’un système de leurre antimissiles et des transmissions sécurisées.
Une polémique avait éclaté au printemps sur le coût de cet équipement voulu par Nicolas Sarkozy en pleine période de rigueur budgétaire
« En pleine mondialisation, notre président voyage comme d’autres présidents de grandes nations », s’etait justifié le rapporteur de la mission « défense », Jean-Michel Fourgous, avant de donner un avis bien sûr défavorable à l’amendement de l’opposition pour un « redéploiement » des crédits réservés au futur avion présidentiel.
Le député socialiste René Dosière, qui s’est fait une spécialité de décortiquer chaque année les crédits de la présidence de la République, a lui aussi demandé « pourquoi l’achat et l’amortissement d’un avion – au demeurant nécessaire – réservé à l’usage presque exclusif du président de la République ne figurent pas au budget de la présidence ? ».
Réponse : « Il est apparu plus simple, puisque cela est davantage de sa compétence, de confier au ministère de la défense, sous forme de prestation de service, les opérations d’achat et d’aménagement de cet appareil qui, comme les deux Airbus A319 actuels, pourra être mis à la disposition des ministres qui en feront la demande. »
Christian Frémont, directeur de cabinet du président de la République, avait levé un coin du voile qui masque d’ordinaire le financement des dépenses de l’exécutif français en indiquant — le 13 octobre 2009, devant les membres de la commission de défense de l’Assemblée — que l’Elysée règle chaque semestre les factures établies par que le ministère de la défense au titre de l’utilisation par le président des vols de l’ETEC : les heures de vol (comprenant l’amortissement des appareils), le coût salarial, les prestations fournies à bord, et le coût du carburant – soit une dépense de 4,85 millions d’euros au premier semestre 2009, « conforme aux prévisions en année normale, 2008 ayant été une année exceptionnelle du fait de la présidence française de l’Union européenne », avait-il précisé.
Leurres antimissiles
L’Airbus A330 est âgé de onze ans. Il avait appartenu à feu la compagnie Swiss Air avant d’être exploité par Air
Caraïbes pour le transport de passagers entre la France et les Antilles. Il est aujourd’hui équipé pour convoyer 324 passagers. Dans sa future configuration, il en aura sans nul doute
sensiblement moins. Car tout l’avant de l’appareil sera transformé en espace privatif destiné au chef de l’État, à ses collaborateurs et à son entourage proche.
Sabena Technics reste d’un mutisme total sur ces aménagements. Mais, selon « Les Échos », l’ avion serait notamment équipé d’une chambre à coucher, d’un bureau, d’une salle de réunion pouvant accueillir une douzaine de personnes, d’une salle de bains et d’un module médicalisé d’urgence.
À l’arrière de l’appareil, une soixantaine de personnes, invitées des voyages présidentiels, pourraient prendre place dans ces conditions de confort sans doute peu comparables à celles qui étaient réservées jusqu’ici aux passagers de la classe économique d’Air Caraïbes. Un système de leurre antimissiles et des transmissions sécurisées achèveront de donner à l’A330 sa touche présidentielle.
Le futur gros-porteur présidentiel ne sera, si l’on peut dire, que la figure de proue de la flotte aérienne destinée à l’usage du président de la République et du gouvernement.
Un autre Falcon
Celle-ci est gérée par l’Etec (Escadron de transport, d’entraînement et de calibration), une unité spécialisée de
l’armée de l’air, qui dispose à ce jour entre autres de deux avions d’affaires Falcon 900 (triréacteurs) et de quatre Falcon 50 plus anciens. Le renouvellement de cet ensemble d’appareils de
plus petite dimension (jusqu’à 14 places) est également entamé. Ainsi, un Falcon 7X (dernier modèle de Dassault) est-il en voie d’achèvement et de test à Mérignac. Un voile masque partiellement
la cocarde tricolore et le nouveau logo des futurs avions de la présidence de la République.
Bienvenu pour Sabena Technics, ce renouvellement de la flotte présidentielle l’est aussi tout particulièrement pour Dassault, qui doit faire face à de multiples annulations de commandes de la part de grands groupes industriels et bancaires, du fait d’une crise économique qui, à l’inverse, n’empêche pas l’Élysée de moderniser les bureaux et salons volants du président.
Sources « Sud Ouest »
Section du Parti socialiste de l'île de ré