Pendant son tour du monde, le poète n’a cherché qu’une chose : des histoires plus authentiques, passionnantes et irréelles les unes que les autres. Son but ultime : montrer aux gens que la vie mérite d’être vécue. Il a réuni dans son manuscrit 21 histoires en tout. De l’Australie au Brésil, du Népal au Canada, de la France à la Chine en passant par la Suède ou l’Allemagne, il a rencontré à chaque fois des personnes ordinaires vivant ou ayant vécue des situations extraordinaires. Au final, il propose au lecteur un formidable voyage où l’originalité rivalise avec l’optimisme et la joie de vivre.
Soyons honnête, mon avis concernant ce livre est forcément biaisé. J’adore Fabrice Colin. Je le connais pourtant à peine, mais j’ai eu la chance de le rencontrer et de l’interviewer il y a quelques mois (la vidéo de l’interview se trouve ici). J’ai découvert un personnage d’une simplicité et d’une gentillesse rares. Qui plus est, son discours plein d’humour et assez éloigné de la langue bois actuelle est d’une grande fraîcheur. Bref, une très belle rencontre. Mais de toute façon, je n’ai pas à me forcer pour dire du bien des nouvelles contenues dans ce recueil. Originales, très variées, surprenantes… Lorsqu’on achève la lecture d’une histoire, on se demande avec la même impatience qu’un gamin devant ses cadeaux de Noël ce que va nous réserver la suivante.
Evidemment avec une telle variété, toutes ces nouvelles ne suscitent pas le même enthousiasme. Parmi les excellentes : Dans la gloire du matin, Claire Comme de l’eau de roche ou La dernière vague. Parmi les "anecdotiques" : Pas l’ombre d’un doute ou Écarter les murs. Les autres sont toutes très bonnes. Et puis haut dessus du lot il y a Inspirer/expirer. La plus aboutie, la plus bouleversante sans tomber dans un pathos malvenu. Peut-être aussi m’a-t-elle beaucoup touchée parce que je suis le papa d’une petite fille de 8 ans. En tout cas, c’est clairement pour moi le morceau de choix du recueil. Un texte qui m’a fait penser à Sherman Alexie et à Brady Udall. Pour faire le malin, je rajouterais que dans mon top dix des chansons capables de me briser le cœur (seuls ceux qui ont lu cette nouvelle pourront comprendre), il y aurait forcément, aux cotés d’Eliott Smith, un titre de Ben Harper (Walk away par exemple), le Roy’s Bluz de Roy Buchanan (Live Stock, 1975) ou encore une ballade de l'album O de Damien Rice.
Mais revenons au sujet. La vie extraordinaire des gens ordinaires est une très belle œuvre. Un sacré bon moment de lecture assuré. Et pas seulement réservé aux adeptes de la littérature de jeunesse. C’est clairement un titre s’adressant aussi bien aux ados qu’aux adultes, sans distinction d’âge. Merci encore Monsieur Colin et à très bientôt j’espère.
La vie extraordinaire des gens ordinaires, de Fabrice Colin, Flammarion, 2010. 328 pages. 13 euros.
L’info en plus : La vie extraordinaire des gens ordinaires ne paraîtra que le 20 octobre. Le livre devait sortir initialement le 15 septembre mais ce premier tirage contenait de nombreuses coquilles (fautes de frappe et d’orthographe, mots manquant…) et tout le stock a été rappelé pour partir au pilon. Ma libraire m’a gentiment prêté un de ces exemplaires défaillants et je vais d’ailleurs me dépêcher de lui ramener pour qu’elle puisse le renvoyer à l’éditeur. Je précise aussi (le fayot !) que je m’empresserais d’acheter un exemplaire sans défauts dès qu’ils seront disponibles.
PS : allez donc jeter un oeil sur le très bon blog de Fabrice Colin, The Golden Path.