Être démocrates à la fois dans et hors de la logique de parti

Être démocrates à la fois dans et hors de la logique de parti

Par Eric Julliard

Synthèse de mes rencontres avec des démocrates actifs dans toute la France

De retour de mon tour de France de la démocratie citoyenne, je passe en revue les possibilités d’agir pour promouvoir la démocratie, pour que les "citoyens actifs" puissent réellement se mettre en mouvement. Dans le MoDem, cadre de l’action électorale ; hors du MoDem aussi pour constituer un laboratoire vivant de la démocratie citoyenne.

Les Démocrates que j’ai rencontrés au cours de mon (mini)tour de France début décembre ont beau avoir pris un coup au moral lors du Congrès, ils débordent d’activités.

Activités liées à la vie du MoDem :
 participer à la rédaction du règlement intérieur au sein de la commission en charge,
 concourir aux élections de janvier 2008 pour le Conseil National,
 participer à la mise en place des structures provisoires départementales…

Activités liées aux valeurs démocrates :
 se connaître et se reconnaître entre démocrates pour se regrouper et travailler ensemble,
 promouvoir par des actions communes les valeurs de la démocratie et de la citoyenneté,
 traduire ces valeurs en actions concrètes dans la vie quotidienne pour l’éducation du citoyen.

Activités liées au calendrier électoral :
 constituer ou tenter de constituer des listes pour les élections municipales,
 faire émerger et tenter de promouvoir des candidatures pour les élections cantonales.

Un parti, comme le MoDem, est-il un cadre obligé pour une action politique au sens strict (présenter des candidatures, fédérer des élus) ? Même alors, deux options restent ouvertes.

Pour l’action politique, agir "dedans".

"C’est de l’intérieur que l’on peut influencer le cours des choses", pensent certains de mes interlocuteurs. Les opportunités de corriger le tir dans le court terme doivent être saisies : constitution d’une commission pour l’élaboration du Règlement Intérieur, élections internes de janvier 2008. Ne pas travailler à l’amélioration de la démocratie interne au sein du mouvement, c’est le condamner à mort à plus ou moins brève échéance.

Pour l’action citoyenne, agir "dehors".

Dans cette perspective, le MoDem est surtout machine de guerre pour 2012. Le parti est censé porter des valeurs démocrates, mais ses structures, ses règles de fonctionnement et le comportement du leader dénotent un déficit important en matière de démocratie interne : il est impossible de s’investir positivement.

Ne faut-il pas d’abord mobiliser le citoyen avant de se préoccuper d’un parti ? D’ailleurs, cette l’indispensable action de formation citoyenne peut-elle être assurée par un parti ? Il faut commencer par le commencement, par des initiatives citoyennes qui trouveront, dans un second temps, un relais naturel au plan politique.

Ce sont des chemins distincts pour les mêmes objectifs :
 promouvoir les valeurs de la démocratie et d’une citoyenneté active et responsable
 traduire ces valeurs en actions politiques par le biais d’un parti apte à les relayer.

Cela me conduit à proposer de conjuguer les deux approches.

Créer un groupement pour l’action politique (groupe du "dedans"), pour :
 fédérer les initiatives éparses actuellement connues (personnes et groupements)
 proposer un plan d’action pour l’interne, dans la logique du projet 3R
 travailler l’institutionnel (bureaux provisoires, Conseil National, règlement intérieur …)

Créer un groupement pour l’action citoyenne (groupe du "dehors"), pour offrir immédiatement une alternative crédible aux mécontents et aux déçus. Et faire de cette alternative un laboratoire vivant de la démocratie citoyenne, en initiant et conduisant des actions concrètes (rencontres, colloques, éducation, label …).

Et veiller à la coopération entre les deux groupements, car si les chemins diffèrent, il y a identité des objectifs.