Interpellé sur le sujet des OGM, le ministre de l’environnement, JL Borloo, a déclaré à l’occasion du forum Libération (à Lyon), que la France, « très agacée par ce qu’il se passait en Europe », s’est associée au « contentieux mené par les hongrois sur la pomme de terre Amflora « , rappelant également son engagement et celui du gouvernement français sur le dossier OGM (voir la vidéo – débat Borloo – Hollande – 17mn).
Le 10 septembre dernier le gouvernement luxembourgeois avait lui aussi décidé de se joindre, aux côtés de l’Autriche, au recours introduit à la Cour de Justice Européenne par la Hongrie contre l’autorisation par la Commission européenne de la pomme de terre génétiquement modifiée Amflora.
Greenpeace se réjouit de la position portée par Jean Louis Borloo lors de ce débat, mais celle ci doit être confirmée, assumée, revendiquée clairement par le gouvernement français ! Elle intervient en effet dans un contexte particulièrement significatif de fronde européenne contre la proposition de la Commission européenne de « renationalisation » des décisions en matière d’OGM.
Les ministres de l’Agriculture européens font front face à la Commission
Une fois n’est pas coutume… Lundi, les ministres européens de l’Agriculture ont fait front, ensemble, sur le dossier des OGM. Ils se sont accordés pour donner une fin de non recevoir à la proposition de Bruxelles, qui consiste à laisser décider chaque pays des cultures sur son sol. Les Ministres de l’Agriculture français, allemand, italien et espagnol, disposant d’un nombre de voix suffisantes, ont réussi à bloquer la proposition.
Pour Bruno Le Maire, Ministre de l’Agriculture français, « la France souhaite que la décision reste commune. Aller vers des décisions nationales serait un mauvais signal pour la politique agricole commune »
Ce que la France demande maintenant, ce n’est ni plus ni moins ce que le conseil des ministres de l’Environnement demandait dès 2008 ! C’est pourquoi le Conseil agriculture a rappelé à la Commission qu’elle s’était engagée à faire rapidement des propositions afin de renforcer l’expertise scientifique sur les OGM de l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA).
Cet engagement est resté sans effet à ce jour, où hasard du calendrier, le problème se révèle encore plus grave qu’attendu : l’EFSA était déjà considérée comme trop dépendante de l’industrie, et l’on apprend aujourd’hui dans un article publié par le quotidien Libération, que l’organisation a des relations quasi incestueuses avec le lobby OGM (à lire : Le lobby OGM infiltré à la tête de la sécurité alimentaire).
L’article met en lumière les lacunes de l’EFSA : « elle ne mène aucune étude elle-même, mais s’appuie sur les dossiers transmis par les industriels à qui il appartient de démontrer l’innocuité de leurs produits. Autre lacune de taille : aucune évaluation des risques à long terme n’est exigée. Alors que pour les pesticides, les industriels doivent tester leurs substances sur des rats durant deux ans, pour les OGM, trois mois suffisent. »
Face aux questions des citoyens et des états, la Commission doit prendre ses responsabilités et engager les réformes nécessaires !
Depuis 2008, le conseil des ministres de l’environnement européen demande à la Commission Européenne de réviser et de réformer les procédures d’évaluation et d’autorisation des OGM, notamment en évaluant plus systématiquement les impacts environnementaux des cultures en plein champ. Deux ans plus tard, les choses n’ont pas bougé, états et citoyens en sont désormais conscients ! Il est temps de réformer la procédure d’évaluation des OGM en profondeur, et c’est à la Commission Européenne de se remettre en question.
Aujourd’hui, Greenpeace reste mobilisée :
rassemblons un million de voix pour obtenir une interdiction des cultures OGM
tant que cette réforme n’a pas abouti !
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