Hung – Saison 2

L’Amérique puritaine s’est bien lâchée ces dernières années, et on ne compte plus les films et séries abordant frontalement la problématique du sexe et de sa place dans la société. Hung nous avait présenté en première saison un professeur de lycée confronté à la crise, les problèmes d’éducation, et ayant trouvé une solution rentable dans la commercialisation.. de ses performances au lit. Une manière de dire, f*** you?

On avait beau dire que la carrière de Thomas Jane au cinéma n’était pas excellente, la magie du petit écran lui redore un blason un peu ternie. La série d’HBO rassemble un casting étrange de figures connues (Anne Heche en tête), pour leur redonner un second souffle. Et le pire étant que tous excellent dans ce feuilleton où un quadra’ se transforme en étalon pour restaurer ses finances. Pas de question de base ici, la série joue sur l’ironie des choses, et l’ambiguïté des situations, entre un viril professeur de baseball adulé par ses élèves, ancienne gloire locale, devenu prostitué de luxe pour richissimes dames en mal d’amour (ou de présence). Jamais vulgaire, Hung entame en deuxième année une exploration du business posé en première année. On terminait sur l’intervention d’une nouvelle « gérante » pour le héros, qui devait décider d’étendre sa nouvelle activité de manière professionnel, ou continuer avec son amie de toujours à vivoter de son nouveau métier.

La saison 2 ouvre donc à Ray les portes d’un vrai business, coincé entre deux souteneuses concurrentes qui se déchirent ses talents. Dur. Le problème n’est donc plus d’affronter chaque rendez vous, mais bel et bien de bâtir les fondations d’un commerce, à commencer par régler cette double gérance (celle qui l’a découverte, et celle qui veut en faire un poulain de compétition). Force est d’avouer que cela reste extrêmement comique, malgré le fait que Tanya (Jane Adams) devienne de plus en plus exaspérante, un boulet en devenir. Passé le cap de l’amateurisme, le personnage se noit quelque peu dans sa misère et sa lutte pour gagner un peu de respect. Mais la saison parle aussi de cela, proposant pour chaque personnage une demande de reconnaissance sociale. L’ex-femme ne veut pas que son deuxième mariage soit le même échec. Leurs enfants doivent chasser les préjugés dans leur école. Les clientes ont des envies. Hung parle donc de la place des individus dans la société, relié par des relations sociales disparates. Des êtres mal aimés dans un contexte difficile, et à part l’acte physique en lui-même, peu de plaisirs à en tirer.

Cette deuxième année n’aura pas été extraordinaire, passé le cap de l’idée initiale. Se cherchant un peu dans la formule de son histoire globale, la série a surtout pris le temps de construire ses personnages, étoffé le tout pour livrer une vraie composition où les personnages secondaires se sont peu à peu incruster à chaque épisode. Difficile de voir où cela va mener, et après avoir tournée un peu autour des vraies questions, on aimerait voir le tout avancer. HBO ayant reconduit le show pour une troisième année, il sera temps de voir si la prochaine saison sera plus active. Non sexuellement parlant.