“J’ai démissionné de Boursorama dimanche soir. Je quitte le groupe Société Générale. Ma présence est incompatible avec ma liberté de parole.”
C’est désormais sur twitter que les patrons dévoilent leurs destins professionnels. Fini les convocations en masse de journalistes, les conférences de presse organisées tambour battant par les spin doctors : les outils ont eu raison des stratégies de communications des entreprises et les salariés, Hugues Le Bret en tête - prennent la main.
Cela ne vaut pas un billet me direz-vous ? Par si sûr que cela. S’agissant d’une information qui intervient dans un contexte particulier (Mr Le Bret prépare un livre sur Kerviel), elle est d’importance.
Par ailleurs, une nouvelle tendance se confirme : la cohabitation difficile entre les entreprises et leurs salariés, notamment lorsqu’il s’agit de rassembler ses ouailles à l’heure des comptes. Rick Sanchez est un “Mr Le Bret” avec quelques longueurs d’avance : 146.202 personnes étaient abonnées à ses tweets lorsqu’il a annoncé son départ de CNN, dont il était le spécialiste des médias sociaux. 140.000 abonnés en partie perdus pour CNN, si l’on considère que c’est bien Rick Sanchez qu’ils suivaient. En ce qui concerne Mr Le Bret, ceux-ci sont encore assez peu nombreux (188 à ce jour) mais nul doute que les troupes gonfleront, si l’on en croit les mystérieuses annonces qui sont annoncées…
Pourtant, si l’on étudie son passé de micro-blogger, il semble que son inscription remonte au 3 septembre 2010, soit il y a un mois. L’homme serait-il donc un égaré qui y voit une opportunité d’établir un dialogue avec la blogosphère ?
C’est ce qui semble être le cas, si l’on note que ses deux twits suivants ont été publiés dans un délai très court (en fait simultanément !) :
Je publierai un livre le 7 octobre. Titre « La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial. » (Les Arènes)
Je raconterai sur Twitter les prochaines étapes.
Twitter a donc réussi son fabuleux pari : s’imposer comme un outil incontournable pour raconter ses déboires, échanger des informations à tout crin, mais surtout offrir un lien direct avec ses followers, au nez et à la barbe des médias traditionnels, dont Mr Le Bret souhaite court-circuiter le schéma, pour une raison que lui seul connaît à ce jour… Histoire à suivre donc.