Ils étaient 25 000 à la radio avant que les spins doctors ne s'en mêlent.
On a relayé 60 000 aux médias parce que Régis avait promis 50 000.
Les journaux ont parlé d'entre 75 et 100 000.
Demain seront peut-être 150 000.
Peu importe, ils étaient plein d'espoir.
Ils étaient beaux à voir.
Surtout les trois Stastny. Les trops rares Peter et Anton et même Marian qui, bien qu'il habite la région depuis son arrivée au début des années 80 reste discret et gère son hôtel et son restaurant sur la Rive-Sud de Québec. Tous parlent un français adorable. L'heure était à la nostalgie. Michel Goulet. Ça m'a rappelé ce match de 14-7 contre Washinton où Anton, Peter, Marian et Goulet avaient tous marqués 3 buts et le défenseur Pierre Lacroix avait marqué les deux autres. On ne verra plus jamais des matchs de ce genre. Randy Moller qui avait été attaqué par derrière par le plus lâche des lâches, Chris Nilan, lui fendant l'arcade sourcillère (0:18 en bas à gauche ici puis 1:55). L'image de Moller le visage en sang et le mythe qu'il avait mangé une raclée dans la foire du vendredi Saint a fait le tour de la ligue. Réal Cloutier dont le boudage était légendaire, qu'on a envoyé à Buffalo contre Jacques Richard que les Stastny ont transformé en compteur de 50 buts le temps d'une saison. Jacques Richard qui, à son tour, allait mourir de ses mauvaises fréquentations, le nez pas mal trop poudré. Alain Côté bien entendu devenu aussi célèbre que son but. Dave Pichette que j'ai aimé simplement parce qu'il est né le même jour que moi (12 ans avant quand même). Marc Tardif, le premier héros des fleurdelysés. Stéphane Fiset, homme d'affaire dans la région fût l'un des plus applaudis. Michel Bergeron bien sûr.
Ils étaient presque tous là, manquait Dale Hunter. Un incontournable pris avec son équipe junior de l'Ontario.
L'espoir y était. Dans la mesure où les gens réalisent que les billets les moins chers qui coûtaient 7 $, coûteront entre 35 et 40$ maintenant.
Pas trop compris pourquoi Denis Coderre allait baver la foule avec son gilet des Canadiens par exemple...
Les yeux bleus de la marche bleue étaient plus bleus et la joie palpable même de Montréal.
Québec commence déjà à faire mal à Montréal. Les Canadiens jouait hier au Colisée de Québec contre la pire formation/organisation de la ligue. Cette dernière a eu le culot de mettre ses moins bons joueurs et se sont fait rossé 7-2. Le plus ignoble de la chose ce n'est pas l'absence de spectacle réèllement intéressant mais plutôt le fait que l'un de leurs meilleurs marqueur des Canadiens a perdu les pédales vis-à-vis un joueur négligeable qui ne jouera pas dans la ligue nationale. Mike Cammalleri sera vraisemblablement suspendu et manquera au moins le match d'ouverture.
Montréal a déjà une raison d'haïr Québec et les Nordiques ne sont même pas revenus encore.
Je ne sais pas si j'aimerai un jour de nouveaux Nordiques.
Mais les Nordiques de 1980 à 1995 je ne les oublierai jamais.
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Le dimanche la marée bleue avait fait place, sur les belle Plaines d'Abraham qui ont bordées mon enfance aussi, à la marche contre le cancer du sein. Cette saleté nous as soutiré la meilleure amie de l'amoureuse et la conjointe d'un grand ami à moi il y a maintenant 6 ans. Elle avait 33 ans et laissait derrière deux enfants de 5 et 7 ans.
Et un chagrin immense.
Chaque année nous allons rejoindre ceux qui lui survive et marchons dans l'équipe de Lou, qui a refait sa vie depuis avec un ange. Chaque année nous sommes touchés par les gens qui se déplacent et surtout par les noms que nous lisons, Marie, Huguette, Francine, Mélissa, Stéphanie, autant de nom qu'il en existe inscrit sur les gilets de ceux qui marchent. Des noms de disparues ou de survivantes, des noms de femmes qui n'ont jamais souhaité être la star de cette marche. Nous marchons chaque année après avoir fait un don à la fondation pour vaincre le cancer du sein.
Les yeux roses de la marche contre le cancer du sein cachent des peines et des souffrances. Mais ils sont pleins d'espoir aussi. Un espoir encore plus beau que celui du retour des Nordiques.
Cette année les contraintes que nous imposaient l'horaire des enfants, de moins en moins petits, de plus en plus occupés eux aussi, nous ont forcé à passer le week-end 273 kilomètres plus loins que les Plaines d'Abraham.
Mais nous avons été corps et âme avec elle.
Dans l'équipe d'espoir de Lou.
Avec vous là-bas.
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Ma fille, Punkee, a commencé des cours de danse les vendredis soirs. Après avoir affronté un traffic infernal, nous arrivons sur place, légèrement en avance et nous jasons de sa journée ensemble en attendant que le cours ne commence.
Ce vendredi, son local habituel, avant que le cours ne commence était habité par deux jeunes filles dans la vingtaine qui pratiquaient une chorégraphie sur un air hip hop. Punkee et quatres petites filles de son groupe se sont spontanément placés dans le cadre de porte. De l'angle où j'étais assis dans le corridor (et par pudeur) je ne voyais que les fillettes regardant les plus grandes.
L'espoir dans les yeux noisettes de la petite fille qui sera elle-même un jour grande, multiplié 5 fois, était d'une telle beauté que j'ai regretté ne pas avoir apporter avec moi un appareil photo.
C'est une image qui me restera en tête longtemps.