Après les Beatles, les Doors et Led Zeppelin, je m'attaque à une chanson d'un autre groupe de légende des 60's, Cream, l'un des nombreux groupes d'Eric Clapton. En effet, Carlos Santana a également repris sur son dernier album, sorti lundi dernier, Guitar heaven : the greatest guitar classics of all time, le fabuleux Sunshine of your love.
Mister Thomas, mon fidèle ami trifluvien, mon Maître ès-FestiVoix, tu m'as dit que tu adorais Clapton et que cette toune te rappelait ton adolescence... cet article est donc pour toi mon pote !
Ce morceau est sorti sur le deuxième album de Cream, Disraeli Gears, en novembre 1967 et également en single.
Encore un morceau qui comporte un riff de guitare extraordinaire (ainsi qu'un super riff de basse) et notamment une intro du tonnerre que l'ami Carlos reprend brillamment :
Après la version studio que vous pouvez écouter sur l'album de Santana depuis le 20 septembre, voici une version live, enregistrée à Rabat, en mai dernier, lors du festival Mawazine :
La genèse de Sunshine of your love date du début de l'année 67 quand les membres de Cream participent à un show de Jimmy Hendrix à Londres, au mois de janvier. Inspiré par la performance d'Hendrix, Jack Bruce, le bassiste de Cream, rentre chez lui et écrit le fameux riff de basse qui rythme la chanson.
Les paroles des couplets ont été écrites par Bruce et Pete Brown, un poète et parolier qui travaillait avec le groupe, lors d'une séance créative de nuit (c'est comme ça qu'on appelait les soirées "stupéfiantes" à la fin des 60's...). Bruce jouait le riff à la basse et Brown, en regardant le levé de soleil, aurait écrit "It's getting near dawn and lights close their tired eyes…".
Plus tard, Clapton écrira les paroles du refrain "I've been waiting so long…" qui donneront son titre à la chanson.
Voici un extrait de leur fameux Farewell Concert (seul live de Cream a avoir été intégralement enregistré en vidéo) au Royal Albert Hall, le 26 novembre 1968 :
La chanson est renommée dans le milieu de la guitare pour être le parfait exemple du "woman tone" d'Eric Clapton, ce son particulier qu'il tirait, dans la seconde moitié des 60's, de sa Gibson SG. Il s'agit d'un son distordu, mais plutôt sourd, que beaucoup de guitaristes ont essayé de reproduire, sans succès.
Il est à noter, et c'est amusant, que les premières notes du solo de Clapton, après le refrain, sont celles d'un vieux standard de la chanson populaire américaine, Blue Moon. Sunshine... Blue Moon... un jolie clin d'œil !
Encore un live de Cream datant de 1968, mais un peu plus intimiste que le précédent :
Comme vous avez pu le voir sur cette vidéo, le style particulier du batteur du groupe, Ginger Baker, est un autre élément spécifique de cette chanson. En effet, contrairement à la plupart des standards du rock, qui alternent grosse caisse et caisse claire, le rythme de Sunshine of your love est essentiellement fait avec les toms.
On le remarque aussi très bien sur la vidéo suivante, extrait d'un concert de Clapton à Montreux, où il est accompagné du fameux bassiste de Jazz Nathan East, de Greg Phillinganes au clavier (actuel membre de Toto) et d'un batteur de grand talent... Phil Collins.
Encore une petite couche de Clapton avec cette version acoustique de Sunshine of your love que je trouve assez sympa :
Sunshine of your love a été le premier grand succès de Cream aux USA, atteignant la 5ième place des charts. En 2004, le magazine Rolling Stone l'a désignée 65ième dans son palmarès des 500 plus grandes chansons de tous les temps.
Evidemment, la chanson a été reprise de nombreuses fois.
Je commencerai par une version Soul de Spanky Wilson, datant de 1970 :
Et j'enchainerai avec une interprétation, radicalement différente, d'Ozzy Osbourne, en 2005 :
Et que dire de ce cover d'Ella Fitzgerald, datant de 1968, l'année de sortie de la toune...
J'ai bien aussi la version de Living Colour, en 1994, que l'on trouve sur la B.O. du film True Lies :
Mais la meilleure reprise reste celle de celui qui a, en quelque sorte, poussé Cream à se dépasser pour créer cette magnifique chanson, Jimmy Hendrix.
8 minutes de pure musique :