Décidément, je ne me lasse pas des articles sur les tounes reprises par Santana dans son dernier album, Guitar heaven : the greatest guitar classics of all time, sorti le 20 septembre dernier. Voici donc le 5ième de la série.
En écrivant ce post, j'ai une pensée particulière pour mon ami Vincent car il est consacré à une de ses chansons préférées, Under the bridge des Red Hot Chili Peppers.
Elle est sortie en septembre 1991 sur le 5ième album du groupe, Blood Sugar Sex magik et en mars 1992 en single.
Elle occupe une place un peu particulière sur l'album de Santana puisque, non seulement elle est un des deux bonus que l'on ne trouve que sur l'édition Deluxe du CD, mais en plus, Santana n'a pas invité le même chanteur pour la version US et la version Europe de l'album.
Pour la première, c'est Andy Vargas, un interprète américain qui chante souvent pour Santana, qui l'accompagne et ça donne ça :
Pour la version européenne, j'avoue que j'ai été bluffé... J'ai d'abord cru à un canular tant cela me paraissait décalé, mais non, c'est un Québécois qui a été choisi, et pas forcément le plus rock n'roll, malgré son prénom, Roch Voisine.
Je n'ai pas réussi à récupérer la toune dans son intégralité mais voici un extrait :
Je suis moyennement fan...
Le morceau a été écrit par le chanteur du groupe Anthony Kiedis, qui exprime dans les paroles ses problèmes de solitude et de drogue. Une phrase de la chanson en particulier (Under the bridge downtown, is where I drew some blood) fait référence à son habitude de consommer de la drogue sous un pont.
Kiedis était réticent à intégrer ces paroles, très personnelles, dans le répertoire des Red Hot jusqu'à ce que leur producteur, Rick Rubin, arrive à le convaincre. Le reste du groupe a été très réceptif à ce texte et a composé la musique.
J'avoue que ça aurait été vraiment dommage que cette toune ne sorte pas, non ?
Voici un petit live improvisé juste au moment de la sortie de l'album, en septembre 1991 à Amsterdam :
La chanson marque un important changement dans le style de Kiedis, qui avait passé l'essentiel de sa carrière à chanter des morceaux rapides en raison de sa capacité limitée à atteindre les notes aiguës.
Le premier single de l'album est Give it away qui obtient un énorme succès. Under the bridge en sera le deuxième et le groupe ne s'attendait pas à un ce qu'il fonctionne autant que la précédent. D'ailleurs la maison de disque n'y croyait pas vraiment non plus.
Elle avait envoyé des représentants à un concert des Red Hot pour déterminer quel serait le deuxième single. Lorsque John Frusciante, l'ancien guitariste a débuté le morceau, Kiedis a raté son repère et n'a pas chanté le début de la chanson. A ce moment là, tout le public s'est mis à chanter la chanson a sa place. Ce petit incident a convaincu les producteurs que c'était ce morceau qui devait sortir en single.
Et ils ont bien fait car la chanson s'est classée n°2 dans le hit-parade américain et a été disque de platine aux USA (plus de 2 000 000 d'exemplaires vendus).
Effectivement, le public a l'air de bien apprécier cette toune comme le prouve ce live de 2003 en Irlande devant 80 000 personnes :
Le clip de Under the Bridge a été réalisé par le célèbre metteur en scène américain Gus Van Sant. Il connaissait Flea, le bassiste des Red Hot car il avait eu un rôle dans My own private Idaho, film de Van Sant, sorti en 1991.
Le clip, très esthétique, alterne des images tournées en studio et des rushs dans les rues de Los Angeles :
Under the bridgeest jouée dans presque tous les concerts de Red Hot même si Kiedis, ayant du mal à chanter les notes élevées, oublie ou modifie certaines paroles sur les passages les plus aigües. Ce n'est pas le cas, il me semble, sur cette interprétation acoustique du morceau :
Under the bridge est une chanson moins reprise que celles sur lesquelles j'ai fait récemment un article mais j'ai tout de même trouvé 3 adaptations intéressantes.
Dans la première, seul le début de la chanson est repris. En 1999, Mos Def utilise le premier couplet dans sa toune Brooklyn. Il change la phrase "the city I live in, the City of Angels" qui fait référence à Los Angeles par "the city I live in is beautiful Brooklyn" :
J'aime beaucoup l'adaptation suivante. Elle est l'œuvre du Jazzman australien Franck Bennet qui, en 1996, a fusionné des éléments de be-bop et de big bands pour un résultat excellent :
Je terminerai par une adaptation qui a donné un second souffle à la chanson en 1998. C'est le girls band brittanique All Saints qui remet Under the bridge au devant de scène en 1998. C'est pas mal si ce n'est que le dernier couplet a été supprimé car c'était le seul à faire une allusion explicite à la drogue dans toute la chanson, et cela ne collait pas à l'image du groupe.