Bien sûr, arrêter de fumer apporte tout un tas d’avantages. On reprend son souffle, on perd moins d’argent, on évite les cancers. Tout cela est connu. Mais il y a un bénéfice, et pas le moindre, auquel je ne m’attendais pas : grâce à mon arrêt du tabac, j’écris dans un blog de filles. Et rien que pour ça, ça vaut le coup !
Blague à part, si moi, Guillaume, un garçon donc, suis autorisé à squatter ce blog avec toutes mes hormones mâles (grrr), c’est pour vous faire part d’une expérience très chouette que je vis en ce moment.
Depuis janvier, je suis les consultations de l’unité de coordination de tabacologie du CHU, rattaché au service de pneumologie du CHU de Nantes (peut-être un lien ? ). Je dis très chouette parce que :
- Le suivi y est totalement personnalisé
- Tout est gratuit
- Voilà un peu plus de trois mois que j’ai arrêté et tout va bien !
Et pourtant, le suivi de l’unité de tabacologie a pour moi si mal commencé que j’ai bien failli abandonner ma résolution d’arrêter de fumer. Je m’explique. En décembre 2009, j’appelle le service susdit, qui m’indique que la première étape est de me rendre à un rendez-vous de groupe. Le tout au CHU Nord (très loin de chez moi), en matinée (pendant que je travaille). Il s’agit donc de poser un jour de congés pour assister à une sorte de groupe de parole. Bref, et je profite ici d’être le seul à pouvoir le dire : les boules.
Mais, je ne sais pas par quelle inspiration, je l’ai fait. Ce premier rendez-vous est en fait une présentation des soins proposés, par un médecin tabacologue du CHU. Et quelques rappels des méfaits sur le tabac et la nicotine. Nous étions une quinzaine, et le médecin nous a demandé de parler de notre rapport au tabac. Bref, je n’étais pas très à l’aise, mais le rendez-vous est passé vite. A vrai dire c’est une formalité et ce n’est qu’après que le suivi commence.
Mon premier rendez-vous personnalisé avec une tabacologue a été fixé un soir, après le travail (facile, quoi), et au CHU du centre (encore plus facile, quoi). C’est avec elle, et en fonction de mon histoire, de ma dépendance, de ma personnalité, que j’ai pu commencer à voir comment je pourrais arrêter. C’est aussi elle qui m’a proposé de consulter les autres personnes de l’unité.
Nous, vaillants fumeurs voulant atteindre la liberté, nous avons à notre disposition : des tabacologues, donc, mais aussi des psychologues, des diététiciens et un acuponcteur. Le tout, gratuitement, hein, merci la Sécu.
Le travail avec ma tabacologue a consisté à fixer des étapes pour réduire progressivement puis pour arrêter, avec compensation (patchs + pastilles de nicotine).
J’ai vu aussi l’acuponcteur (redoutablement efficace, j’étais tout mou après !) et une psychologue, car pour moi la dépendance psychologique était presque plus forte que la dépendance « chimique » au tabac.
Je ne vais pas rentrer dans le détail de mon suivi, d’abord parce que c’est personnel (non mais !), et aussi parce que le principe est vraiment un accompagnement au cas par cas.
Ce qui est très important, c’est qu’aujourd’hui, après plus de trois mois d’arrêt, je suis toujours suivi. C’est ça qui est remarquable, je n’ai jamais eu l’impression d’être sans filet. Et on ne vous dit pas : « c’est bon, vous avez arrêté de fumer, au revoir ». Au contraire, pour que l’arrêt tienne dans le temps, les consultations peuvent durer tant qu’on en ressent le besoin. Et oui, j’en ressens encore le besoin. Je suis ravi de m’être débarrassé de ce boulet, mais pas encore totalement assuré (on va dire que j’attends de pouvoir fêter les six mois, c’est la prochaine étape).
Vous aurez compris que je recommande ce type d’accompagnement. Encore faut-il pouvoir y avoir accès. Une telle unité de « tabaco » doit exister dans la plupart des grands CHU, mais pour le coup plutôt dans les grandes villes qu’à la campagne. Parisiens, Nantais, Rennais et autres urbains chanceux, tous avec moi : « vive le service public » !
Source photos: Larique via Flickr