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Il ne se pose pas la question de ses larmes.
Il marche de son pas hésitant,
Démarche ébrieuse.
Il se fiche pas mal désormais
Des faux plis et des tâches hideuses
Sur la vareuse élimée.
Il a tout donné sans rien attendre.
Rien ne lui fut rendu.
*
C’est absurde errance que celle qui nous mène, inlassables, d’un bord à l’autre de la vie. Rien n’arrête le cours, sauf la finale clôture. Nous sommes de ces icebergs perdus sur l’océan illimité de nos songes. Chaque jour nous fait perdre un peu de notre substance, jusqu’au jour parfois âprement attendu de la disparition totale. L’aventure se poursuit en des ondes si profondes que rien ne trahit encore notre présence.
*
Lors je reviens à la surface.
Une goulée d’air et je plonge.
Je ne suis rien d’autre que cette apparition.
Ignorez-moi,
Ne cherchez point mon visage.
Il se cache en infinis masques qui ne sont que frêles apparitions.
*
Debout à la veille d’un jour de profonde protestation,
Faudra-t-il en rester aux doutes ?
*
Nuitamment levé, j'ai vu le grand congrès des étoiles.
Elles chuchotaient et répétaient la longue litanie des noms.
Et tous étaient de ces justes, de ces cœurs purs comme eau de source,
Tous propageaient paroles d'humanité, sous les orages d'infamie…
*
A ceux qui, regardant l'histoire,
Demeurent sourds aux leçons;
.
A ceux qui manient l'ignoble discours,
Sans mesurer la violence du propos;
.
A ceux qui se taisent et se font complice,
Par leur silence, de la honte et la souillure;
.
Je dis et clame aussi fort que la vie m'en dispose,
Rappelez-vous un instant, un instant seulement,
De ces étrangers à qui vous devez votre liberté
De souiller sous vos godillots de haine et d'infamie
Le sens même qui nous fait vivre ensemble,
Partageant une terre dont nous savons désormais,
Comme nous l'avons toujours su,
Qu'elle ne nous appartient pas vraiment.
.
Manosque, 3 septembre 2010
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