1932
Otto Brower
Avec: Hoot Gibson
Hoot Gibson, toujours sans armes, d’une élégance rare, habillé en vrai cow boy avec ses chaps et ses jambes arquées, dégage une étrange assurance, une morgue et une répartie non dénuée de violence intériorisée, tel un garçon gentil qu’il ne faudrait pas chatouiller trop longtemps pour qu’il explose. Cette tension retenue est paradoxalement accentuée par son physique rondouillard et ses sourires désarmants. Super à l’aise sur son cheval (il fut champion de rodéo), il maîtrise tant la gent équestre qu’il ne juge pas nécessaire d’en faire des tonnes comme Tom Mix ou Yakima Canutt
pour nous impressionner. Mais c’est sûr, Hoot irradie. Et c’est tout l’intérêt de ce petit western de série B, Hoot Hoot et encore Hoot, qui éclipse ses deux sidekicks comiques, qui éclipse l’habituel scénario de complot, qui éclipse la girl de service, le tout étant uniquement destiné à nous faire passer le temps agréablement. Le temps est une denrée rare de nos jours, donc le film échoue à l’aune des critères de divertissement actuels, il nous donne l’impression de nous le faire perdre, notre temps, et dans le même temps, on se dit que tout ce petit monde là, disparu pour toujours, mérite bien qu’on stoppe pendant cinquante minutes le rythme de nos vies effrénées.