Chronique du lundi 4 octobre.
Refaire le coup d’une finale franco-française en 2011 comme en 2010 est, bien sûr, possible pour cette nouvelle saison de HCup mais parait aléatoire. Voyons pourquoi…
Le réveil des anglais ?
L’an dernier les clubs anglais ont été décevant et, mis à part Northampton, aucun n’a passé la phase des poules. Difficile d’imaginer que la même chose se reproduise cette année. En effet, autant un tel échec était explicable la saison dernière avec une période de changement dans l’élite des clubs anglais, les Northampton, London Irish et Saracens prenant le pouvoir par rapport aux historiques Bath, Leicester et Wasps ( pas qualifié en HCup ) qui étaient arrivé à la fin d’un cycle ou qui, comme Bath, avaient connu des problèmes extrasportifs, autant il serait vraiment surprenant que la même chose se reproduise cette année.
D’un côté Northampton et les London Irish sont 2 équipes qui arrivent à maturité après avoir connu une 1ère année en HCup où elles ont manqué de constance et d’expérience. Ces 2 équipes ont des garanti sur leur jeu, elles dominent le championnat régulier en Angleterre depuis 2 saisons, elles connaissent maintenant l’exigence du haut niveau qu’est la HCup, elles peuvent être de sérieux prétendants à la qualification à condition de bien négocier leurs 2 premiers matchs. Ca parait totalement rtéalisable pour Northampton qui reçoit Castres avant de se déplacer à Edimbourg. Par contre si les London Irish arrivent à battre le Munster, à Londres, et à aller s’imposer au Pays de Galles, chez les Ospreys, alors, là, oui, cette équipe aura révélé ses ambitions. Mais on n’en est pas là, d’autant plus que dans la poule 3 celle où se trouve aussi Toulon, la qualification va se jouer dans un mouchoir de poche et il n’y aura pas, de toute façon, de meilleur second.
Saracens, malgré une excellente saison passée, en championnat, parait marquer légèrement le pas, actuellement, et ne me parait pas à même de sortir d’une poule 2 qui, là aussi, est une des plus difficile avec 2 français, Clermont et le Racing-Métro et le vainqueur de l’édition 2009, le Leinster. Il sera intéressant de les voir dès le week-end prochain, à Clermont, mais je ne les pense pas capable de surprendre les Auvergnats.
Reste les historiques, Bath, Leicester et les Wasps qui retrouvent la compétition. Bath s’est bien renforcé après une saison précédente très compliquée et l’équipe sera difficile à bouger. Dans la poule 4, celle de Biarritz et de l’Ulster, tout est possible d’autant plus qu’avec la présence des Italiens d’Aironi, 2 billets pour les quarts de finale devraient être distribués. Leicester a, pour sa part un bon calendrier, se déplaçant d’abord à Trévise avant de recevoir Llianelli. Une bonne occasion pour une équipe en reconstruction de bien se positionner avant la double confrontation contre Perpignan. Pour les Wasps, difficile d’imaginer qu’ils réussiront d’entrée le hold-up à Toulouse et qu’ils se maintiendront en tête de la poule 6 mais, avec Glasgow et Newport, il y a la possibilité de finir meilleur 2ème. Alors, pourquoi pas…
Le titre de 2003 est loin pour les anglais, mais la Coupe du Monde 2015 se rapproche, alors il est indispensable pour cette grande nation du rugby de retrouver un niveau de performance conforme aux ambitions. C’est au niveau des clubs que tout commence et c’est certainement au travers de la HCup que le challenge est à relever. Dès 2011 ? Pas sûr mais, en tout cas, si des clubs anglais doivent briller dès cette saison, je mettrais une pièce sur Northampton, meilleure équipe anglaise mais qui devra passer l’obstacle de Cardiff, Bath, qui a la possibilité de jouer un quart à domicile grâce à une poule accessible, et encore Leicester qui peut profiter de l’inconstance Catalane.
Les Français encore au top ?
Au vu du début de saison de Top14, il parait évident que les grosses machines, Toulouse, Clermont et Perpignan ( à un degré moindre ) montent en puissance et ont planifié un pic de forme en octobre. L’excellent début de compétition qui a permis aux clubs français de dominer l’Europe, l’an dernier, a certainement donné des idées. Si l’on rajoute Toulon, le Racing-Métro et Biarritz qui a un jeu bien adapté à ces matchs aux couteaux et à grosse densité physique, les équipes françaises présentent bien sur la photo de classe. Castres est aussi là et, sans pression, les Tarnais réaliseront de beaux matchs mais devraient, néanmoins, rester en retrait dans une poule dense.
En ce qui concerne les 2 bizuths, Toulon et le Racing-Métro, il y a toujours un prix à payer en première année. Celui des nombreuses pénalités dues à l’exigence en termes de densité physique et de vitesse qui fait que, lorsque l’on découvre cette compétition, le déchet est d’autant plus important au niveau des fautes que les rencontres sont arbitrées par des anglo-saxons en général. Il n’y a qu’à voir le nombre de fautes commises par les Parisiens face à Toulouse alors que l’arbitre, ce week-end, était Irlandais, pour comprendre de quoi je veux parler. Difficile donc d’imaginer ces 2 équipes capables de se sortir de poules très compliquées alors que leur statut de novices les condamne à faire plus de fautes que leurs adversaires. Pas de miracle à envisager et ce, d’autant plus qu’il n’y aura qu’un qualifié dans chaque poule.
Perpignan ne devra pas cette année perdre à Trévise car cela ne pardonnera pas. Il faudrait déjà que les Catalans ramènent au moins un point de leur déplacement aux Scarlets et gagnent avec le bonus lors de la réception des Italiens. Cela les placerait en position confortable avant la double confrontation avec un Leicester qui semble, encore, en régime poussif. Le problème des Catalans pour le moment, réside dans un manque de maîtrise de leur jeu notamment dû au nombre de blessures et à l’absence d’un 10 indiscutable. Depuis 2 matchs c’est Gavin Hume qui s’y colle et le niveau de jeu est meilleur, mais les Catalans semble sur un courant alternatif qui n’a pas de quoi rassurer pour le moment. L’USAP peut se qualifier mais il faudrait finir premier de cette poule pour se placer en position idéale pour la suite.
Il ne reste plus que Clermont, Biarritz et, bien sûr, Toulouse qui peuvent espérer aller loin dans cette compétition. Clermont dans la même poule que le Racing-Métro, a l’équipe pour viser les demies, cette saison, à condition de gagner ses 2 premiers matches, réception des Saracens avant un déplacement à Colombes. C’est important pour les Auvergnats de faire la course en tête avant la double confrontation contre l’épouvantail du Leinster. Pour Biarritz, l’adversaire direct est Bath et il sera important, si ce n’est décisif, de ramener un point de bonus défensif au moins d’Angleterre car tout pourrait se jouer sur le dernier match au goal-average particulier. Je vois les Biarrots finir à la seconde place même si l’Ulster est en embuscade et peut, cette saison, surprendre tout le monde.
Last but not least, Toulouse. C’est le grand favori de la compétition. Champion d’Europe en titre avec une poule pas aussi difficile qu’il n’y parait et surtout un calendrier favorable à condition, bien sûr, de remporter le premier match, à domicile contre les Wasps. Les Toulousains devraient, pendant le mois d’octobre, continuer de monter en puissance et jouer leur meilleur rugby, dès le week-end prochain, pour se mettre en position favorable pour la suite de la compétition.
Les Irlandais en perte de vitesse et la surprise Galloise ?
En ce qui concerne les autres équipes, on peut dès à présent éliminer Italiens et Ecossais de la course au titre même si Edimbourg reste une place de plus en plus difficile à conquérir et si Trévise a battu en Magners League 3 équipes dont le Leinster. Ceci nous laisse donc les Gallois et les Irlandais comme seule autre option. Ces dernières saisons, Munster et Leinster étaient les épouvantails de la compétition. Néanmoins, la saison dernière a marqué une perte de domination avec la double défaite en demi-finale face aux clubs français. Est ce que la réaction de ces 2 équipes sera à la hauteur de leur potentiel et de la qualités des joueurs qui les composent ? Pas sûr, le Leinster a du mal à digérer le départ de Mickaël Cheika et Joe Schmidt n’arrive pas encore à s’imposer. Côté Munster, le début de saison a été bon jusqu’à ce week-end et une défaite contre… le Leinster. Au vu des 2 poules qui attendent ces provinces, celle de Clermont et du Racing-Métro pour le Leinster et celle de Toulon, des London Irish et des Ospreys pour le Munster, le challenge va être difficile à relever. J’ai tendance à penser que Clermont se vengera de son quart de finale perdu la saison dernière et que, par contre, le Munster devrait se sortir du piège. Par contre, pas sûr que les Irlandais aillent jusqu’au bout de la compétition.
Et si la surprise était Galloise ? Et oui, il faut prendre en considération le fait que la finale est à Cardiff et que les Gallois n’ont jamais gagné la compétition. La chance et une petite aide, inconsciente bien sur, des arbitres pourrait pencher en leur faveur. Les 2 meilleures équipes Galloises sont les Ospreys et Cardiff mais leur chemin est semé d’embuches. Côté Cardiff, il faudra prendre le dessus sur Northampton et côté Ospreys c’est Clermont et le Leinster. Pas facile mais, encore une fois, un club Gallois devrait aller loin dans la compétition. Alors pourquoi pas imaginer une finale Cardiff – Toulouse qui serait la revanche de celle de la première édition en 1996 ? L’histoire aime bien se répéter, quelques fois…