Magazine Culture
Ce qui est drôle parfois, c'est que certains disques, on a déjà une idée plus que précise de ce à quoi ils vont ressembler bien avant de les avoir entendus, des fois on est surpris, d'autre non, et parfois on oscille entre la surprise et le « ouais, prévisible » accompagné de sa légère moue.
Tout ça définit assez bien le premier album solo de Carl Barât, qu'il est je pense inutile de présenter, album qui au fond n'a pas grand chose d'étonnant, de la pop assez sucrée dans l'ensemble, comme le bonhomme l'avait plus ou moins annoncé.
Ce qui n'empêche pas un certain nombre de personnes de s'annoncer déçues, alors je vais passer assez vite sur le sujet : bande d'abrutis ! le disque que vous écoutez c'est un album de Carl Barât : CARL BARÂT ! le mec dont le projet post-Libertines était un groupe de bon vieux rock qui tâche, donc quand il annonce un album solo composé avec pianos, renfort de violons et de chœurs, je ne vois pas à quoi vous pouvez vous attendre à part un album pop comme celui-ci. Si vous voulez de la 'sensibilité à fleur de peau', retournez écouter les titres insipides de l'album de Pete (ouais, le mec qui n'a à peu près rien montré de nouveau sur les 5-6 dernières années), mais très franchement, y a encore quelqu'un ici qui le trouve crédible quand il parle d'Arcadie et d'Albion ? (même lui n'y croit plus d'ailleurs, ou alors la drogue l'a vraiment attaqué).
J'en viens donc à un des points forts de ce disque, d'accord c'est de la pop 'gros sabots', d'accord on voit venir la moitié des titres et d'accord, les thèmes sont usés jusqu'à la moelle, mais au moins ce disque sonne vrai, pas de poses pseudo-romantiques ni rien dans ce genre là, le type vient se montrer en toute honnêteté, et rien que ça, ça aide déjà beaucoup.
Ensuite, le disque n'est pas non plus prévisible de bout en bout, pour prendre quelques exemples, la voix de Carl sur le premier couplet du single Run With The Boys me rappelle vraiment celle de Morrissey, ce qui est assez ironique si on pense à la légende urbaine sur les débuts des Libertines, à savoir : Pete aurait demandé à Carl de jouer This Charming Man des Smiths à la guitare, et celui-ci aurait alors exécuté Charmless Man de Blur. En ce qui concerne Blur, on ressent également leur influence, sauf que ça va beaucoup plus chercher du côté de Swamp Song, extrait de 13, un des albums les plus expérimentaux du groupe, que de celui d'un single quelconque. Et puis les sons assez lourds de The Magus surprennent tout de même pas mal, même si passée la première écoute on s'y habitue.
En bref, ce disque ne va probablement pas changer quoique ce soit, dans ta vie ou ta manière de voir la musique, je ne peux absolument pas garantir que tu vas l'apprécier, mais par contre je t'interdis formellement de dire que tu as été déçu. Au final, c'est un bon disque de pop anglaise, dans lequel Carl s'affirme comme un songwriter plutôt bon, pas encore au niveau des meilleurs artisans du genre, mais qui pourrait y prétendre un jour.
[Bon, pour l'image j'avais pas d'idées, donc j'ai mis celle là, parce que les Libertines dans le top 10 des recherches yahoo, c'est pas un truc qu'on risque de revoir de sitôt (et désolé pour Avatar)]