Je n’avais encore jamais lu de livre de Louis-Ferdinand Céline. Peut-être parce que la lecture d’ouvrages de l’auteur de Bagatelles pour un massacre, doté d’une solide réputation d’antisémite, ne m’avait jusqu’à présent jamais tenté. Mais au hasard d’une location d’été, je suis tombé sur un exemplaire de Voyage au bout de la nuit, rangé parmi d’autres classiques de la littérature contemporaine.
Et je dois avouer ma stupéfaction. J’ai cru tomber sur un mélange de Zola, de Pennac, et de Frédéric Dard à la fois. Un livre noir, mais d’un noir qui vous colle encore à la peau deux heures après avoir refermé l’ouvrage. Une vision négative de la vie, qui ne serait qu’un pourrissement perpétuel, fait de petites mesquineries, de comportements vicieux, de lâchetés plus ou moins assumées. On peut y voir nombre de dénonciations, de la guerre au colonialisme et au capitalisme. Mais c’est avant tout la bourgeoisie que méprise Céline, une bourgeoisie qui piétine le peuple et le laisse dans sa saleté et sa crasse. C’est pourtant par cette classe là qu’avance le progrès.
Bref, un livre surprenant. Je ne regrette pas ma lecture. Mais je me demande quand même si je passerai un jour à Bagatelles pour un massacre…