Une jolie primeur – une de plus ! – à mettre au crédit des Vaches Folks, dont les programmateurs, Roger Mauguen et Eric Bert, ne semblent avoir aucune limite.
Titus - Est-ce vrai qu'il s'agissait de votre tout premier concert en France ?
Chris Pureka - C'était effectivement mon tout premier show en France et, pour tout dire, en Europe continentale car je n'avais joué, jusqu'ici, exception faite de l’Amérique du Nord, qu'en Grande-Bretagne et en Irlande. J'étais déjà venu en France avec ma famille lorsque j'avais 12 ans, mais nous n'étions pas passés par la Bretagne.
Vous souhaitiez revenir pour vous y représenter ?
J'en rêvais depuis toujours, mais ça n'était pas gagné d'avance. C'était difficile de mettre ça en place car je ne connaissais personne en France. Et comme je n'ai pas de maison de disques, je ne disposais pas de contacts particuliers pour me faciliter la tâche. J'ai eu beaucoup de chance : quelques rencontres fortuites essentiellement. En tout et pour tout, ma tournée en Europe va durer un mois : trois dates en France en plus de celle de ce soir, trois concerts en Italie, quatre en Grande-Bretagne, deux aux Pays-Bas et quatre, enfin, en Allemagne. C'est une assez belle tournée en fin de compte !
Vous disiez que vous n'avez pas de maison de disques. Plus indépendante que vous, ça n'existe pas ?
(Rires) C'est assez vrai. Je fais tout par moi-même. J'ai créé ma propre étiquette, "Sad rabbit records", mais j'ai quand même un agent aux Etats-Unis qui se charge de me trouver des concerts. Mais à part ça, il n'y a guère que moi en effet...
Revenons un peu en arrière... Quelle est l'origine de votre nom ?
Votre famille s'est installée dans quelle partie des Etats-Unis ?
En Nouvelle-Angleterre, dans le Nord-Est. J'ai grandi dans le Connecticut, puis j'ai déménagé dans le Massachusetts à l'âge de 20 ans. J'y vis depuis une dizaine d'années.
Quand avez-vous attrapé le virus de la musique ?
Je n'ai pas commencé la guitare avant l'âge de 16 ans. Ça n'avait rien de précoce, même si j’ai toujours adoré la musique. J’ai commencé à écrire des chansons quand j’étais très jeune, même si je ne maîtrisais aucun instrument. C’est à mon arrivée au lycée que j’ai commencé à me produire en public. Dès que j’ai commencé à savoir jouer, je n’ai jamais cessé de composer… C’est quelque chose dont je pouvais me passer.
Votre jeu de guitare est très personnel. Etes-vous autodidacte ?
Non. C’est la pratique du chant qui m’a demandé davantage de temps car je n’ai suivi aucun cours. (Rires) J’étais d’un naturel timide, et le chant m’angoissait. Il m’a fallu plus de temps pour développer cette qualité. La pratique de l’instrument me venait plus naturellement…
Pensiez-vous un jour faire carrière ?
Jamais de la vie. Même aujourd’hui, je m’interroge encore (rires), même si je vis plutôt bien de ma musique depuis environ cinq ans.
Pour la réalisation de votre troisième album studio, « How I learned to see in the dark”, sorti cette année, vous avez pu, je crois, bénéficier de l’aide de Merrill Garbus…
Je connais Merrill depuis très longtemps. C’est drôle, je me souviens qu’elle était déjà à mon côté lorsque j’ai chanté ma première chanson. C’était « Yellow Submarine » des Beatles (rires). Elle a toujours eu l’oreille musicale et elle a joué sur chacun de mes disques… Elle est très connue aux Etats-Unis et tourne aussi pas mal en Europe avec sa formation tUnE-YaRds. C’est de l’indie rock. Elle a coproduit mon dernier disque et son empreinte est manifeste. Elle adore expérimenter de nouveaux sons ou techniques et elle a le don de m’entraîner sur des sentiers qui ne m’étaient pas jusqu’ici familiers.
Quand avez-vous publié votre premier album ?
Les thèmes de vos chansons évoluent-ils avec le temps ?
Sans doute. Mes premières compos parlaient davantage de relations, de rapports entre personnes. Sur mon troisième album, je me politise quelque peu… Avec l’âge, je me passionne de plus en plus pour la politique et cela est manifeste dans mon nouvel album. Il y a tant de sujets qui méritent qu’on se mette en colère. Je vais sans doute poursuivre dans cette veine car je suis assez satisfaite de ce galop d’essai.
Votre succès est de plus en plus manifeste en Amérique du Nord…
Comment par exemple ?
Plus ça va et plus j’aime me produire avec un groupe. La plupart du temps, une formation m’accompagne désormais lorsque je joue aux Etats-Unis. Ça apporte un autre relief aux chansons. Ceci dit, j’ai toujours fait mes concerts en solo jusqu’à il y a peu et j’aime aussi beaucoup ça ! Cela crée une ambiance plus intimiste et un rapport plus direct avec le public !
Quels sont vos projets à l’issue de votre tournée européenne ?
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Titus le 2 octobre 2010. Photos : Titus.