Préparer l'après-pétrole (3/4) : Comment réorganiser les transports?

Publié le 03 octobre 2010 par Rcoutouly

Une proportion grandissante d'experts affirme que le pic pétrolier (peak oil) devrait se produire lors des deux décennies à venir. A partir de ce pic, le prix du pétrole devrait grimper rapidement au-delà de 200 dollars le baril (et peut-être plus : 300 voir 400 dollars). Quelles seront les conséquences concrètes de cette augmentation durable des prix du pétrole? Comment pouvons-nous y répondre, et nous préparer à l'avance à cette riposte? Dans cet article, nous envisagerons comment réorganiser les transports pour répondre aux défis d'un pétrole devenu hors de prix.

Il faut prendre conscience du contexte qui sera celui d'un monde où le pétrole deviendrait hors de prix : la crise sera alors encore plus forte qu'aujourd'hui, les capacités d'investissement des entreprises, des Etats et des ménages seront amoindris par l'augmentation du coût de l'essence. Il ne sera donc pas possible de changer radicalement de modes de transport. Les Etats et les collectivités ne pourront pas créer rapidement des infrastructures de transport en commun nouvelles par manque de temps et d'argent, et en particulier, des infrastructures sur rail. Les ménages ne pourront pas tous acheter une voiture électrique. Les entreprises ne trouveront pas, tout de suite, les flottes de véhicules électriques nécessaires à leurs activités. 

Comment alors réorganiser nos modes de transport sans argent, dans un contexte de crise, et dans l'urgence?



En sortant du modèle de la voiture individuelle pour tous, devenu trop coûteux. Quelles alternatives à ce modèle peuvent se mettre en place rapidement? La réponse se trouve dans trois outils complémentaires selon les besoins des personnes. Ces trois outils se mettront en place et supplanteront peu à peu la voiture individuelle, au fur  et à mesure que les particuliers et les entreprises y trouveront leur intérêt.

Premier outil : des transports collectifs nombreux, maillant peu à peu le territoire, pour compléter les transports en commun existants.  Ils seront variés : autobus plus nombreux reliant le périurbain aux centres-villes, taxis collectifs, co-voiturage.

Deuxième outil: des véhicules individuels fonctionnant à l'électricité mais disponibles pour tous selon des formules variées : autopartage (on prend et on ramène un véhicule en location à son point de départ), autolib' (on prend une voiture dans une station et on la laisse dans une autre station) mais aussi vélolib', scooterlib', etc...

On a souvent tendance à opposer les deux modes (le collectif et l'individuel). Il me semble, au contraire, complémentaires  permettant de répondre aux besoins et aux moyens de chaque voyageur.

Troisième outil:  pour pouvoir répondre aux besoins de mobilités de nos contemporains, il faut que ces outils soient gérés en temps réel, que chaque voyageur puisse trouver un mode de transport adapté au moment où il en a besoin. Les outils en développement se trouveront sur les téléphones portables 3G, équipés d'un GPS, où le voyageur trouvera l'offre présente là où il se trouve. Le mobile sera au coeur de nos mobilités.

Au début de la mise en place de ces nouveaux outils, l'offre sera faible. Mais au fur et à mesure que cette offre se développe, un nombre croissant de voyageurs se convertira à ce type de mobilité, abandonnant leur voiture individuelle devenue trop chère. La rapidité de développement de ces nouveaux outils dépendra donc de la capacité des pouvoirs publics à inciter les consommateurs à changer de mode de mobilité. Cela sera le sujet du prochain et dernier article sur ce thème de l'après-pétrole.

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