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(Deutsch) Das Festival Musica in historischem Gewande

Publié le 03 octobre 2010 par Europeanculturalnews

(Deutsch) Das Festival Musica in historischem Gewande

Bruno Mantovani (c) Philippe Stirnweiss

Le 30 septembre dernier, dans le cadre du Festival Musica, trois compositeurs totalement différents, appartenant à des époques musicales différentes étaient au programme du concert de l’OPS, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Ce même programme, qui a déjà été joué gratuitement à Selestat, à Bischwiller et à Saverne, a permis au jeune compositeur Bruno Mantovani d’être au pupitre.

Ce mélange inédit est sans doute le résultat du calcul suivant: jouer deux œuvres flatteuses comme l’ouverture de « Don Giovanni » de Wolfgang Amadeus Mozart et la « Nuit transfigurée » de Schönberg, pour faire valoir les qualités de l’OPS auprès d’un public au-delà des « frontières » de la capitale strasbourgeoise. L’œuvre pour violoncelle, écrite en 2003 par Bruno Mantovani, était considérée comme la référence par excellence du Festival Musica et était dans le même temps le point fort de la soirée.

L’interprétation de l’œuvre de Mantovani par Marc Coppey, le violoncelliste génial de Strasbourg, fut remarquable : son jeu rebelle aux cotés du grand orchestre est resté clair et précis à chaque instant. Coppey a aussi bien réussi à intégrer la voix du violoncelle dans l’ensemble des autres instruments à cordes qu’à la mettre en avant. Son solo, juste avant la fin, partiellement accompagné par une espèce de sonorité inférieure des basses, fut d’une beauté à couper le souffle. Mais cette beauté n’était pas seulement due à l’interprétation du violoncelliste, mais également aux notations de Mantovani, particulièrement réussies à cet endroit. Ce qui en résulte, est un ensemble tout en harmonie et en rondeur. Dans la brève introduction prononcée par Mantovani en personne, le compositeur racontait qu’il avait écrit cette œuvre en hommage à Schumann. Sa transposition, tout en utilisant un grand orchestre traditionnel, devait être «pure» : sans ajout d’instruments à percussion ou d’instruments à vent modernes, sans avoir recours à une quelconque déformation ou bien même à l’électronique. Mantovani s’est également servi de moyens stylistiques bien connus de l’histoire de la musique, comme par exemple l’intégration de la part du violoncelle dans celle des autres instruments ou à l’inverse, sa continuité. Ce qui surprend le plus, c’est que le compositeur a réellement réussi à faire de la musique contemporaine en utilisant un corps sonore historique du 19e siècle.

A l’époque de sa création, l’ouverture de Don Giovanni était annoncée comme une sorte de renouvellement de l’histoire de la musique. Ce soir-là, son interprétation comme celle de l’œuvre de Schönberg qui devait suivre, était solide. L’œuvre de Mozart passe pour celle où le compositeur fait « musicalement » allusion à l’opéra qui suit. La « Nuit transfigurée » de Schönberg a été accompagnée par le poème de Richard Dehmel, ce poème qui a été la source d’inspiration de Mantovani. Il faut souligner la prestation d’Evelyne Alliaume : En tant que maître de concert, elle a superbement interprété toutes les parts solos.

Grâce à l’estime que lui portent les organisateurs, le sympathique Brune Mantovani a pu endosser plusieurs rôles dans le cadre du Festival Musica : celui du pianiste, celui du chef d’orchestre et, bien entendu, celui du compositeur. Mais le public a pu constater que la plus grande force de Mantovani était bel et bien la composition. Reste à espérer que l’on entendra encore beaucoup de ses œuvres à l’avenir !

Texte traduit de l’allemand par Andrea Isker


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