Comme c'est parfois le cas, notre ami Marc Gauchée m'envoie un billet de son cru. Celui d'aujourd'hui nous parle de cette façon, jamais innocente, de donner un nom aux ministères. En attendant les nouveaux ministères de Sarkozy, voici quelques propos de l'ami Gauchée au sujet de celui de l'Agriculture.
Jean-Yves Sécheresse
"Bientôt la Toussaint et le grand remaniement gouvernemental ! Certains ministères vont peut-être changer de noms. Ces changements ne sont pas seulement destinés à faire plaisir au titulaire du maroquin concerné ou à faire vivre le petit commerce des fabricants de plaques. L’exemple par l’agriculture et le développement rural…
En 1881, pour la première fois, un département ministériel est dédié exclusivement et uniquement à l’agriculture. Le tout nouveau « ministère de l’agriculture » (Paul Devès) se sépare ainsi du commerce (trop libre-échangiste), de l’industrie ou de l’intérieur auxquels il avait été précédemment rattaché. Depuis, hormis 2 ans d’absence (1956-1957), chaque gouvernement a compris un « ministère de l’agriculture ».
Seule la guerre peut remettre en cause l’appellation du ministère. En 1916-1917 (Constant Roden), l’« agriculture » se retrouve brièvement avec les « commerce, industrie, travail, postes et télégraphes », renouant ainsi avec l’avant 1881. Mais la guerre est surtout l’occasion d’ajouter le « ravitaillement » au portefeuille (1917-1920, Victor Boret et Joseph Noulens ; 1940-1941, Albert Chichery et Pierre Caziot ; 1942-1944, Jacques Leroy-Ladurie, Max Bonnafous et Pierre Cathala ; 1945-1946, François Tanguy-Prigent).
Si le ministère de l’agriculture a été marqué par une grande constance dans son appellation, il a aussi connu plusieurs appellations complémentaires.