Sourire
La blessure interne est le reflet du mal
Et le miroir révèle le masque d’un vrai visage
Tandis que l’intérieur du corps réfléchit
En les déformant les instincts les plus vils
Et que le lac renvoie le ciel à sa propre image
Sur la courbe de ta bouche
Le sourire prend sa source
Ton regard vogue sur la mer
Avant d’y faire naufrage
Tandis que le soleil jaloux
Se cache dans la vague
Vierge encore de nos désirs
Ton sourire sur ta bouche
S’estompe dans l’écume
Ton œil larmoyant
D’embruns se pose
Sur les bornes de l’horizon
Et ta voix minérale
S’élève dans la rougeur du soir
Des plaies de la nuit
Coule le pus du jour
Et une ombre plus sombre
Éclipse ton sourire
Ton corps d’ange déchu
Débauche tout le rivage
La dune emprunte la forme de ton sein
Et le bois devient plus touffu
Pour cacher ta nudité.
(Jean-Baptiste Besnard)