A défaut d'être enrichissante (dans les 2 sens du terme) ou de faire briller en société, cette activité a le mérite d'être utile, gratifiante et défoulante. Au moins, on voit le résultat immédiatement. Je n'ai malheureusement pas eu la présence d'esprit de faire des photos avant/après mais le changement était radical, comme dans les publicités, sauf qu'il n'y avait aucun trucage.
Comme disaient mes collègues américains, « weed is addictive », indeed! (pour les ignorants/innocents: « weed » signifie mauvaise herbe ET cannabis...) Au début j'y allais à reculons... mais j'y ai très vite pris goût, et après, rien ne m'arrêtait plus (même pas la pluie), à part la tombée de la nuit. Ici, j'en vois une! Et là-bas, et là-bas... à ne plus savoir où en donner de la pelle. C'est une activité qui s'accorde à merveille avec mon caractère de perfectionniste quand j'arrive à fixer à l'avance un périmètre restreint (sans cela, ce n'est qu'inachèvement et frustration). J'en ai troué mes gants à force de zèle, avant d'avoir la lumineuse idée de prendre une pelle ou du moins un couteau pour les racines. « Twist and twist », voilà la chanson que j'avais dans la tête en faisant leur sort aux mauvaises herbes les plus récalcitrantes.
Quand je pense que petite, je me faisais payer pour enlever une quinzaine de pissenlits dans le jardin de mes parents et que je ne prenais même pas la peine de retirer la racine avec... J'ai honte.
Le désherbage, c'est aussi l'occasion de s'attarder sur la micro-faune locale (je passerai sur les vers de ters et autres insectes peu ragoûtants qu'on est néanmoins désolé d'expulser de leur domicile) et de découvrir de véritables merveilles comme cette majectueuse mante religieuse qui m'a fait oublier ma Mission l'espace de 5 minutes.
Je sens qu'il va falloir que je désherbe encore quelques hectares avant d'avoir le plaisir sadique d'en voir une copuler puis se délecter cannibalement de son compagnon (vengeance!! entends-je crier d'ci les lapines et dindonnes).
Parlons maintenant du désherbage à grande échelle car c'est surtout les finitions que nous faisions à la main. Dans un grand domaine comme celui-ci, les mauvaises herbes, négligées par manque de temps, poussent par champs entiers...Celles-là, Pasquale s'y est carrément attaqué au tracteur (celui-là même de la photo du dernier post), et là je me suis dit ouf (et tant pis pour les racines) car il aurait fallu que je prolonge mon séjour de 3 semaines au moins pour venir à bout de tout ça. Comme moyen moins radical, il y a la tondeuse-voiture (ou tracteur à pelouse, or whatever: je ne maîtrise pas encore tout le vocabulaire agricole, surtout en français) qui permet elle aussi d'éliminer certaines mauvaises herbes, les pernicieuses qui poussent en plein milieu de la pelouse.
Je vous annonce avec fierté que non seulement j'ai réussi mon permis du premier coup mais en plus je n'ai même pas provoqué d'accident.
D'accord, je l'admets... le jardin de devant ressemble au crâne d'Hiro après le passage d'Anke (autrement dit à une coupe de cheveux non professionnelle pour ne pas dire anarchique).
Mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron, ce n'est pas mon grand-père qui aurait dit le contraire.