Le peuple Grec est toujours englué dans la crise mais cela n’empêche pas certains de ses compatriotes de tout envoyer bouler avec une flopée de riffs cathartiques. C’est le cas avec ce septième album de Firewind qui possède désormais le statut de groupe phare du metal Grec. Ces derniers mois, Gus G., le guitariste de la formation, est devenu le six cordiste attitré de maître Ozzy Osbourne ce qui aide pour voir les projecteurs internationaux se braquer sur soit : « Je joue avec le plus grand dieu vivant de toute l’histoire du rock !», déclare, non sans un certain enthousiasme, Gus. Pour en revenir à la période trouble que traverse le pays d’origine de Firewind, « Days Of Defiance » se veut être le reflet de ces temps économiquement incertains : « La plupart des pays du monde traverse une crise économique et politique. Tu vois des gens réagir, protester et se révolter. Notre nouvel album tient compte de cette situation et véhicule, en quelque sorte, un message de rébellion, comme une sorte de signal d’alarme. » Si le groupe se veut plus mordant, il n’a rien perdu de ses qualités mélodiques qui en font aujourd’hui une formidable machine à riffs épiques. Ecoutez donc « Chariot », « World On Fire » ou « Embrace The Sun ». « Nous jouons toujours un mélange de metal mélodique et de rock’n’roll mais ce disque est plus noir, plus en colère et heavy (le final de « Kill In The Name Of Love » est digne d’une compo thrash). Mon jeu de guitare est meilleur que par le passé, je me suis vraiment amélioré à tous les niveaux. Il faut dire que je travaille dur pour arriver à ce résultat. » Et Gus d’évoquer certains titres marquants de ce nouvel opus qui se révèle être un bon cru et pérennise le style bien en place de Firewind depuis 2002 : « Le titre d’ouverture diffuse un sentiment de rébellion. Les paroles parlent de la corruption et de ces gens qui nous mentent (ndlr : le gouvernement Grec devrait se sentir visé). Dans un genre moins agressif et plus radiophonique, nous avons « Embrace The Sun » qui illustre la facette hard rock de Firewind que l’on retrouve sur chacun de nos disques. Ce titre parle de la condition humaine et des sentiments d’une personne. Il est très positif et évoque le fait que si tu ne peux pas changer le monde, tu peux au moins essayer de changer toi-même. » Lorsqu’on évoque la production de ce disque, Gus précise : « Nous avons eu une approche différente sur cet album. Nous ne voulions de quelque chose de trop lisse comme sur les précédents opus. Ici, le son est plus organique, plus brut. Le groupe s’est impliqué dans la production. Notre clavier, Bob Katsionis, s’est occupé des prises de son. » Enregistré dans le propre studio du groupe en Grèce, l’album a été mixé et masterisé en Finlande, au Sonic Pump Studio. Pour ce disque, Firewind accueille en son sein le batteur Michael Ehré qui a joué avec Metalium et Uli Jon Roth (ex- Scorpions). Quand on sait que le nom de Firewind est inspiré d’un album d’Uli Jon Roth sortie en 1980, on se dit que la boucle est bouclée. Et pour ceux qui pourrait s’inquiéter de la disponibilité de Gus par rapports à ces engagements avec Ozzy, celui-ci explique : « En ce moment, je vis entre Los Angeles et Thessaloniki (ville d’origine du combo). Dès que je fais un break avec Ozzy, je me concentre à nouveau sur Firewind. Mais, que les fans se rassurent, nous allons bientôt partir en tournée avec le groupe ! »
Markus Schenker
Photos : DR
Firewind, « Days Of Defiance » (Century Media)
Sortie le 25 octobre 2010
Firewind, World On Fire, offical video
Filed under: Focus