Bien sûr qu'on est dans les clichés et l'exagération, mais c'est exactement pour ça que j'ai eu envie de lire ce livre gagné lors d'un Dîner Livres Echanges organisé par Cécile de Quoi de 9, et absolument pas regretté. Je savais dans quoi je m'embarquais en le signalant comme mon livre favori du lot (oui oui, j'assume!
Beaucoup de fous rires donc à la lecture de ce livre qui se présente un peu comme un manuel de survie pour la parisienne qui doit suivre son mari muté en province (un petit côté "Bienvenue chez les Ch'tis" dans tous les préjugés et clichés sur la province), il y a des choses vraiment bien vues qui sont à mourir de rire, d'autres exagérées, et qu'on se rassure, tout le monde en prend plein la tronche, que ce soit les parisiens rêvant de la province, que les parisiens obligés de vivre en province, que les provinciaux de tout type, il y en a pour tout le monde.
Des questionnaires type psychotests de magazine (mais délirants ici) agrémentent cet ouvrage pour voir où vous vous situez dans la "province attitude".
Un bon petit livre divertissant qui arrachera de grands sourires, voire éclats de rire quand on imagine ou qu'on s'identifie à des situations décrites.
Des extraits:
"La première nuit vous n'avez pas fermé l'oeil: il n'y avait pas un bruit. Paris vous a habitué à subir les percussions du quadragénaire dégénéré de l'étage du dessous, les balbutiements au piano de la gamine de droite [...] et le camion poubelle juste après le premier métro. Ici tout a disparu, le silence vous gêne, vous entendez votre coeur battre et ça vous oppresse. Vous avez une trouille d'enfer, vous réveillez JP pour lui demander de vous accompagner faire pipi. De 65 m² à 160 m², il n'y a qu'un pas, mais va falloir trouver les bonnes chaussures, pour l'instant ce sont des chaussons dont vous auriez besoin. JP riposte: "On s'en fout de tes chaussons vas-y pieds nus...", hors de question: vous savez qu'une armée d'araignées vous attend au pied des cabinets pour vous bizuter."
"Vous pensez avec nostalgie aux vitrines de Noël du Bon Marché, aux illuminations de la Tour Eiffel ou à la roseraie de Bagatelle, vous pensez qu'il est temps d'y faire un tour, JP vous a toujours dit qu'en deux heures de train l'affaire était bouclée... le gros malin! Quand vous pensez que vous l'avez cru!
Mais force est de constater que ce n'est pas aussi facile que prévu, l'aller-retour dans la journée qu'on vous a fait miroiter ressemble au parcours du combattant. En enlevant les heures de voiture, de train et métro, vous avez calculé qu'il vous restera à peine six heures pour déjeuner avec la bande à Jojo, prendre un café avec Gégène, arpenter le Conrad Shop et embrasser Stan à Madeleine, à cent trente euros l'aller-retour ça fait cher le bonjour aux copains..."
A bon entendeur...