Comment?
Fanny avec César, le père de Marius pendant que ce dernier cédait aux Sirènes du départ, suivait son lapin blanc*, subissait l'appel du large, se la jouait perso avec ses rêves, s'émancipait de la tutelle paternelle, organisait sa propre dérobade?
Où suis-je?
Dans la vrai vie, sur les quais de Bordeaux, le dimanche suivant la représentation de Jeudi et ce sont les acteurs qui promènent leur nain dans une poussette comme tout un chacun. L'actrice Waas Gramser est avec Kris Van Trier et non pas: Fanny avec César, leurs personnages.
Parce que des peoples à Bordeaux, y en a pas des masses (bien que je croise parfois Alex Cessif, célibrissime sportifmaispasque sur ces mêmes quais, ci-contre).
Et puis ce goût pour les signes: Il y a un bon millier de personnes, le pont de pierre gorgé de bagnoles est infranchissable. Renonçant à passer une plombe dans les gaz d'échappement, j'ai lâché la voiture, que je récupérerait ce soir, pour les roller, je rencontre Nadège et lui parle du spectacle récent. Je n'aurai pas dû être là et tomber pile à cet instant précis sur les acteurs dans leur vrai vie et dans la mienne:
ça en fait des émotions pour mon petit corazón(coeur, là-bas, trés au sud des Pyrénées).
Clin d'oeil du destin ou faille du continum espace/temps, Qu'importe! Revenons sur "l'évènement":La pièce!
Il y a bien une faille dans le continum espace/instant: nous sommes en 2010 à la fois en France et en Wallonie et il y a quelques chose de surréaliste à entendre le texte de Pagnol avec l'accent d'outre-Quiévrain et quelques adaptations en langue de Flandre.
Ils se disent"Forgerons du spectacle", ils sont aussi "Fabricant de théatre" nous servent une bière belge sur les gradins en amphithéatre et à ciel ouvert, nous servent la bouillabaisse au fenouil sous chapiteaux et comme la scène se joue la nuit et qu'en cet été finissant la nuit n'est pas encore là, distribuent....des lunettes de soleil pour mimer la nuit.
C'est la "Compagnie Marius".
Ils sont tout cela: acteurs/cabaretiers/cuisiniers/bricolo/rigolo. Leur dérision n'est pas dérisoire et, comme on ne critique pas ces commensaux, on s'abstiendra de jauger les comédiens.
On pardonnera les improvisations et les fou rires lorsque Panisse, mort, sort de son lit pour déménager le décor et préparer him self la scène des funérailles avec un riz au lait/caramel que nous partagerons avec les acteurs dés la fin du spectacle. Une "poursuite" aurait réglé l'affaire mais on ne riraient pas. Alors, manque de professionnalisme cette tirade non sonorisées déclamées par Marius et Fanny face à la mer Méditerrannée/bassin à flot Bacalanais et de dos au public?
Je trouve ça plutôt sympa et d'ailleurs: disent-ils un texte ou bien réglent-ils des détails de mise en scène?
Ah, le vent tourne, apporte leurs paroles et les trahit:
"-Fanny (à Marius, la tenant par la taille): si tu ne cesses pas de me glisser ta langue dans la bouche lors de nos scènes de faux baiser, je crois que César va t'en coller une.
Parce que on l'a vu, et c'était là l'objet du préambule (et, un peu, vous raconter ma vie): César EST avec Fanny.
Nan! je déconne car, lorsque je les ai salué en tentant d'échanger quelques mots, je me suis rendu compte, qu'à part leur texte, il ne connaissaient pas une broque de français.
*qui ne comprends pas la tentation de Marius de vivre sa vie ne connait pas
le syndrome du "lapin blanc"!
Tentation d'Alice dans "Alice au pays des merveilles"
ou de Néo dans "Matrix".
Comme Peter Pan,
derrière ce refus de grandir ou de croire, ce symbole représente -t-il le danger ou la sauvegarde, la fuite ou la confrontation, la naïveté de l'illusion ou le courage d'espérer?
A l'instant d'intégrer l'autre monde, lors du transfert ado/adulte,
sommes-nous bien conscient de ces deux options:
solder son immaturité ou concevoir encore que les rêves d'enfant
peuvent devenir des projets?
Alors, suivre ce lapin blanc? Oui!
C'est la réussite ou l'échec qui aura le dernier mot.
Ces deux illusions se ressemblent tant!
Il y a dans chaque vie la magie d'un conte.
Avons-nous tant besoin de vérité?
Je ne crois pas!
La vraisemblance nous suffit comme à la lecture d'un roman
ou en écoutant les discours.
Dans ce récit inclassable fourre-tout, certains rangeront leurs propres fantasmes ou bien trouveront un bouc émissaire à leur propres déviances.
Il y a en chacun de nous l'envie de croire et d'espérer.
Un besoin vital de foi inaltérable.
La foi tout court qui fait le bonheur de nombre d'opportunistes,
La noblesse de la foi en l'amour.
Et, lors de la résilience ne pas omettre le dosage raisonnable de la lucidité car
lors de l'accomplissement d'un tour de magie existe le consentement tacite et l'envie, enfantine et persistante, d'être dupé.