Aphones ou privés de droits civiques, ainsi sommes nous quand nous sommes sans voix. Et pourtant nous nous exprimons encore.
Je vous propose de modifier le poème ci-dessous, de Robert Desnos, en lui retirant la voix, c’est-à-dire en changeant tous les mots qui contiennent une ou plusieurs lettres du mot voix. Il vous faudra jouer un peu avec le sens, avec la forme du texte aussi sans doute, le masculin et le féminin, le singulier et le pluriel... A la fin, il n’y aura plus de v, de o, de i, ni de x dans le texte.
Vous pouvez vous arrêter au premier quatrain, ne modifier que le deuxième, changer le premier tercet, ou le second, ou encore transformer tout le texte.
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,
Une voix, comme un tambour, voilée
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.
Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.
Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.
Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
Elle dit "La peine sera de courte durée"
Elle dit "La belle saison est proche."
Ne l'entendez-vous pas ?
Robert Desnos - Contrée (1936-1940)