Le système extrasolaire Gliese 581 situé à 20,5 années-lumière de nous (cliquez pour agrandir)
Une équipe de chercheurs internationaux déclare avoir découvert la première exoplanète tellurique située dans la zone habitable.
L’étoile Gliese 581 dans la constellation de la Balance n’a pas fini de faire parler d’elle. Située à 20,5 années-lumière de notre système solaire, cette naine rouge est relativement proche de nous. Plusieurs exoplanètes ont été découvertes dans son entourage dont une super-terre. Une étude menée durant 11 années montre que l’étoile possède une planète aux dimensions proches de celles de notre Terre dans la zone d’habitabilité.
La zone d’habitabilité d’une étoile varie selon sa taille et sa luminosité. Il s’agit de la région considérée comme « habitable » où l’eau peut y demeurait à l’état liquide … A la surface de ces mondes, il ne ferait ni trop chaud ni trop froid, à l’instar de la Terre. C’est, bien entendu, les régions privilégiées par les exobiologistes.
Cette nouvelle planète détectée dans le système multiple de Gliese 581 ne fait pas encore l’unanimité dans la communauté scientifique, certains attendant plus d’informations encore pour valider cette grande découverte. Toutefois l’équipe internationale d’astronomes emmenée par Steven Vogt et Paul Butler qui a rendu public ses recherches est très enthousiaste. Nommée pour l’instant Gliese 581g – Steven Vogt voudrait lui donner le nom de sa femme Zarmina – est une exo-terre dont la masse serait légèrement supérieure à 3 masses terrestres. D’après les modèles informatiques, elle aurait 1,5 fois le rayon de notre planète et une gravité entre 1,1 et 1,7 fois celle qui règne chez nous ! L’étoile-hôte est une naine rouge, 3 fois plus petite que le Soleil et environ 100 fois moins lumineuse que celui-ci. A 10 millions de kilomètres de là, Gliese 581g aurait une orbite synchrone durant 37 jours ! Tout comme pour la Lune autour de la Terre, l’orbite synchrone signifie que cette planète, probablement tellurique, présente toujours la même face à son étoile. Ce qui suppose de forts contrastes de températures entre la partie éclairée et celle plongée dans l’obscurité permanente, nonobstant l’action d’une atmosphère et de gaz à effets de serre comme le dioxyde de carbone (CO2). Les chercheurs estiment sa température en surface entre – 31° C et – 12° C !
Pour les astronomes qui signent cette découverte, Gliese 581g est une excellente cible pour y chercher des formes de vie ! Dans ses déclarations, Steven Vogt assure que « les chances de vie sur cette planète sont de 100% ! ». Son confrère Paul Butler ajoutant que la véritable question « devrait être de démontrer qu’il n’y en a pas ! ». Leur enthousiasme est très communicatif, on ne peut que se réjouir et se passionner d’une découverte jugée par d’autres comme trop précoce. Gliese 581g et ses consoeurs offre un magnifique terrain de recherche pour les exobiologistes. La première exoplanète véritablement habitable d’une série comptant très probablement des centaines de milliers d’autres ! Comme le remarque Steven Vogt, « si elles sont rares, nous ne devrions pas en avoir trouvé une si vite et si proche. La fraction de systèmes avec des planètes potentiellement habitables est probablement de l’ordre de 10 ou 20 %, et quand vous multipliez cela par les centaines de milliards d’étoiles dans la Voie lactée, vous trouvez qu’il pourrait y avoir des dizaines de milliards de ces systèmes dans notre galaxie ». N’est-ce pas exaltant et formidable ?!
L’existence de l’exoplanète Gliese 581g a été établie par l’équipe de Steven Vogt et Paul Butler en mesurant la vitesse radiale de l’étoile avec le spectrographe HiRES installé à l’Observatoire Keck I à Hawaï et en croisant les données obtenues avec le projet High Accuracy Radial velocity Planetary Search project (HARPS) de l’Université de Genéve. Plus de 238 mesures furent ainsi accumulées durant 11 années, conduisant à la conclusion de l’existence de ce monde entre les orbites de deux autres super-Terres. Le système Gliese 581 promet bien d’autres surprises.
Place à l’imagination pour peindre ce monde lointain partagé entre lumière et ténèbres, blotti auprès d’une petite étoile.
Source : Discovery News : « Earth-Like Planet Discovery Buoys Search for Life » et University of California Santa Cruz :
« Newly discovered planet may be first truly habitable exoplanet ».
Crédit photo : National Science Foundation.