De l'écriture du vin...
Sans se lancer dans des explorations aussi inutiles que néandertaliennes, convenons d'un intérêt de l'écriture jamais démenti depuis son origine : la pérennité recherchée d'une transmission de notre conception de la vie et du monde. D'où le besoin de passage d'une vision concrète de l'existence à sa transcription symbolique, abstraite, donc pictographique d'abord, hiéroglyphique ensuite puis cunéiforme avant de devenir totalement alphabétique.
Comme si les enjeux internes au processus de l'écriture n'évoluaient pas, l'ère de l'informatique a plus que jamais été l'instant de notre réel, avec une presque simultanéité temporelle. On « écrit », on« numérise », dans son instant, un instant de notre vie.
Les comptes-rendus de dégustation sont justement appelés à profiter d'une telle opportunité conjoncturelle. La description du vin se conçoit selon une échéance, pour l'essentiel des dégustateurs.
En clair, s'il est une écriture qui se justifie particulièrement dans le numérique, elle est bien celle qui tourne autour du vin, et professionnels comme amateurs se côtoient dans l'instantanéité de leurs impressions sur de nombreux supports, de la sphère privée du blog à la sphère plus élargie des réseaux sociaux.
Se dispersent alors sur le net des informations toujours plus nombreuses et lire, c'est se laisser prendre dans la toile du web. Et si les analyses du vin dans les impératifs de rapidité et d'interactivité sont difficilement transcriptibles, la tentation est naturelle de secouer les rets dans lesquels on est enserré pour ramasser les bons grains de notre nourriture intellectuelle, pour faire tomber les mots, les phrases qui justement manquent. Combien sont ceux en maraude sur les blogs et les sites!
Seulement ne nous y trompons pas : bien que la signature n'authentifie pas toujours le rédacteur, les écrits sur internet bénéficient de la même protection juridique en terme de propriété intellectuelle que tout autre écrit. Ainsi, recopier un internaute, sans son autorisation, est passible de poursuites.
Isabelle