Chronique : Luke Abbott – Holkham Drones [Border Community]

Publié le 01 octobre 2010 par 1forthetreble

Holkham est une petite bourgade esseulée de la côte est de l’Angleterre, bordée par la tumultueuse mer du Nord et à quelques dizaines de kilomètres de sa principale voisine, Norwich. Un cadre balnéaire pas très « catalogue touristique en papier glacé » peut être, mais une source d’inspiration pour une musique électronique psychédélique et naturaliste qui ne se tarit pas et dont s’inspire les principaux producteurs du label Border Community que sont James Holden, le patron, ou Nathan Fake, installés là-bas.

Luke Abbott a d’abord trouvé dans cet environnement de quoi nourrir une IDM glitchy sortie chez Output recordings en 2006. Deux ans plus tard, son premier maxi chez Border Community, Tuesday EP sonne un virage plus contemplatif et apaisé, d’où  ressortait le très beau Melody 120. Son premier album en est un peu le prolongement, une suite pas illogique de titres électronica, parfois tech house, influencés par le krautrock et un esprit psyché.

La première écoute nous indique de suite chez qui ont est. Les synthés qui grésillent, la saturation de certains thèmes et le spleen qui dégouline sont des ingrédients connus de la maison. Heureusement, ce n’en est pas un cliché non plus. Le morceau Holkham Drones nous rappelle la tech house dark de ses cousins écossais de Silicone Soul en version mid tempo et Swansong ou More Room, des productions électro pop de chez Morr Music.

C’est aussi et surtout son psychédélisme krautrock/proto-techno qui singularise l’Anglais du catalogue Border. 2nd 5th Heavy, Soft Attacks et l’excellent Brazil s’écoutent calés sous la langue et on les laisse nous transporter vers des paysages où les lumières saturent et les formes s’étirent. Des territoires connus sauf qu’Abbott en offre une perspective différente de celle des morceaux trancy de James Holden ou du shoegaze de Ricardo Tobar. La catalogue du label s’étoffe mais ne se répète pas.