Il contiendrait, en effet, une référence au Livre d'Esther, récit de l'Ancien Testament qui raconte comment les juifs de Perse déjouèrent un complot visant à s'en débarrasser... C'est le nom d'un fichier, baptisé «Myrtus» - une allusion au mot Esther - contenu dans le code du virus - qui aurait mis la puce à l'oreille de certains informaticiens. «Si vous lisez la bible, vous pouvez faire cette supposition», précise au quotidien américain le consultant informatique Ralph Langner, un des premiers à avoir révélé cette référence.
Pour l'heure, l'armée israélienne, qui dispose pourtant d'une unité spécialisée dans la cyberguerre, se garde de tout commentaire. Certains experts se sont même empressés de démentir les rumeurs selon lesquelles l'État hébreu serait impliqué dans ce sabotage. Cité par le New York Times, Mais Shai Blitzblau, responsable d'un groupe israélien de sécurité informatique, «Israël n'a rien à voir avec Stuxnet», tout en rappelant que le virus est également en train de contaminer d'autres pays : l'Inde, l'Indonésie, la Russie... La Chine fait également partie des victimes de ce cyberconflit de l'ombre.
Découvert en juin dernier, Stuxnet serait, en fait, actif depuis le mois de janvier. Il s'introduirait malicieusement dans les ordinateurs grâce à des clefs USB et aurait pour spécificité de reconnaître et d'endommager des programmes de Siemens, principalement utilisés dans l'industrie lourde - notamment nucléaire. Or la firme allemande est très implantée au Moyen-Orient, et en Iran.
La République islamique a ses raisons de trembler... D'après Mahmoud Liayi, responsable des technologies de l'information au ministère de l'industrie, quelques 30 000 adresses IP - identifiant un ordinateur - auraient été contaminées. «Le virus n'a pas été capable de pénétrer ou de causer des dégâts sérieux dans l'appareil gouvernemental», s'empresse-t-il néanmoins de préciser, dans une interview aux média iraniens. Pour l'heure, Téhéran dément également les rumeurs selon lesquelles le virus pourrait retarder l'achèvement de la centrale nucléaire de Bouchehr. Faut d'accès de la presse aux infrastructures, il reste néanmoins difficile d'évaluer l'ampleur des dégâts causés. D'autant plus que les mutations futures du ver ravageur sont encore imprévisibles....