Il a en outre continué à nous dire que il n'aimait pas les Américains, les trouvait trop vénaux et trop permissifs, et qu'il ne permettrait jamais que ses trois enfants (tous adolescents et jeunes adultes) de vivre dans un pays aussi dépravé. Il a notamment un gros problème avec le fait pouvoir de discipliner les enfants physiquement comme il l'entend, sans être pris pour un bourreau d'enfant. Bien évidemment, notre débordait de ressentiment envers les États-Unis et encore - de son propre aveu - ne pouvait pas nous dire où il comptait résider quand sonnerait l'heure de sa retraite (on lui avait bien entendu posé cette question précise.) Pendant les quelques minutes passées dans son taxi, cet homme a parfaitement réussi à mettre au grand jour un cas complexe de contradictions en tous genre.
J'avais déjà observé des comportements similaires à plusieurs reprises avec des résidents américains d'extraction étrangère. Ces individus semblent tiraillés entre leur culture d'origine et le confort et la commodité qu'ils tirent de leur pays d'accueil, mais ils ont absolument besoin de mordre la main qui les nourrit. En plus de trouver ce comportement aussi détestable qu'hypocrite, j'ai du mal à expliquer pourquoi il en est ainsi, et pourquoi certaines personnes ont besoin d'attaquer, de critiquer avec véhémence le pays qui leur donne l'occasion de vraiment se développer et leur octroie en plus le droit de s'exprimer librement au sujet de leur opinions. La morale de cette longue anecdote est que la colère qui n'est pas canalisée entraine presque toujours à des propos et des vues totalement irrationnelles.