Un roman au charme aérien.
L’auteur :
Hiromi Kawakami est une romancière japonaise. Elle a reçu en 2000 le prix Tanizaki pour ce roman.
L’histoire :
Tsukiko, jeune femme trentenaire célibataire, retrouve par hasard son ancien professeur de japonais. Ensemble, régulièrement, ils vont se rencontrer pour boire un verre, tissant ainsi une relation douce et complice.
Ce que j’ai aimé :
- Le charme de ces rencontres placées sous le signe du présent. Le maître est plus âgé que la jeune femme, il est marqué par la mort de sa femme qu’il n’a jamais tout à fait oubliée, si bien que la frêle relation qui s’instaure entre ces deux êtres esseulés semble vouée à rester amicale. Les brefs instants qu’ils passent ensemble à déguster des mets savoureux en buvant du saké sont exempts de tous projets ou considérations personnelles. Ils profitent seulement de ces douces minutes qui s’écoulent, côte à côte, dans un bar, au marché, à la cueillette des champignons…
« Nous avons continué de marcher lentement, dans l’air nocturne qui commençait doucement à sentir le printemps. La lune brillait avec un reflet d’or. » (p. 97)
- La solitude de ces êtres perdus dans leur réalité est touchante. La jeune Tsukiko, sous ses allures de célibataire endurcie, recherche la tendresse et la douceur que lui procurent ses rencontres avec le maître. Loin de lui, elle est comme désoeuvrée, errant dans un monde qui n’est plus nimbé du même halo de poésie.
- La simplicité limpide de ce texte poétique est un pur régal…
Ce que j’ai moins aimé :
-Rien.
Vous aimerez aussi :
Premières phrases :
« En bonne et due forme, c’est le professeur Matsumoto Harutsuna, mais moi, je l’appelle seulement « le maître ». Et encore sans majuscule, le maître, tout simplement.
Je l’avais eu comme prof de japonais au lycée. Ce n’était pas le professeur principal, moi en plus je ne suivais pas les cours de japonais avec une assiduité particulière, si bien qu’il ne m’était pas resté de lui d’impression notable. Après ma sortie du lycée, j’étais restée très longtemps sans le voir. »
Les années douces, Hiromi KAWAKAMI, Traduit du japonais par Elisabeth SUETSUGU, Picquier, mars 2003, 228 p., 19 euros
POCHE : Les années douces, Hiromi KAWAKAMI, Picquier poche, février 2005, 283 pages, 7.50 euros
VERSION BD : Les années douces, Hiromi KAWAKAMI et Jiro TANIGUCHI, Casterman, août 2010, 200 p., 15 euros