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Chauves-souris, chaussettes, barbe et montagnes russes : le palmarès des Ig Nobel

Publié le 01 octobre 2010 par Jpa

Chauves-souris, chaussettes, barbe et montagnes russes : le palmarès des Ig Nobel

La saison des prix en tous genres est ouverte. Avant que ne soient décernés les Prix Nobel la semaine prochaine, “la science qui fait rire, puis réfléchir” a été récompensée, cette nuit, par les désormais célèbres prix Ig Nobel. Des travaux scientifiques improbables, drôles, impromptus, dérisoires, effrayants ou involontaires ont été couronnés sous la houlette du magazine Improbable research.

Le palmarès :

Il y avait cette année une catégorie management et c’est des Italiens qui ont eu l’honneur de recevoir l’Ig Nobel pour des travaux qui vont faire pâlir tous les chefs, les sous-chefs et les sous-sous chefs de la Terre entière. Selon Alessandro Pluchino, Andrea Rapisarda, et Cesare Garofalo, une organisation donnée gagnerait en efficacité si les promotions hiérarchiques étaient faites de manière aléatoire. Leurs travaux se basent sur le principe de Peter selon lequel tout employé s’élève dans la hiérarchie jusqu’à son niveau d’incompétence maximum.

L’Ig Nobel d’ingénierie a été décerné à Karina Acevedo-Whitehouse, Agnes Rocha-Gosselin et Diane Gendron. Le jury les a féllicitées pour le petit hélicoptère qu’elles ont conçu. Piloté à distance, il permet de collecter le mucus et les gaz expirés par des baleines sans se salir ni se mouiller les mains. Pour voir une démonstration de l’appareil c’est sur le site de la BBC.

L’Ig Nobel de physique, n’en doutons pas, permettra de sauver des vies ou tout du moins d’éviter quelques fractures hivernales.  Lianne Parkin, Sheila Williams et Patricia Priest ont démontré que porter des chaussettes à l’extérieur de ses chaussures limitait le risque de chute sur un sol gelé.

Lecteurs réguliers de ce blog, c’est une étude qui vous avait beaucoup plu qui a été récompensée par l’Ig Nobel de biologie. Libiao Zhang, Min Tan, Guangjian Zhu, Jianping Ye, Tiyu Hong, Shanyi Zhou, Shuyi Zhang of China et Gareth Jones ont publié l’an dernier une étude remarquée sur la pratique de l’inflation la fellation chez les chauves souris. J’en avais parlé longuement ici.

L’Ig Nobel de la paix concerne la douleur. Qui n’a jamais insulté la Terre entière, de bon matin, en se cognant un orteil dans la porte de la salle de bain ? Richard Stephens, John Atkins et Andrew Kingston l’affirment, jurer est un bon moyen d’augmenter sa tolérance à la douleur. Un phénomène qui n’avait jusqu’alors jamais été étudié.

L’Ig Nobel de santé publique a été décerné à Manuel Barbeito, Charles Mathews et Larry Taylor pour leurs travaux sur les microbes qui s’accrochent au scientifique barbu. Ils ont montré que certaines bestioles que l’on trouve dans les laboratoires de microbiologie s’installaient durablement dans les poils de celui qui les manipule. (L’auteur de ces lignes promet qu’il se rasera le jour où il aura un rendez-vous avec les bactéries serratia marcescens ou bacillus subtilis).

Petites bêtes à nouveau pour l’Ig Nobel de régulation des transports. Il a été attribué à Toshiyuki Nakagaki, Atsushi Tero, Seiji Takagi, Tetsu Saigusa, Kentaro Ito, Kenji Yumiki, Ryo Kobayashi, Dan Bebber et Mark Fricker pour leur étude sur le myxomycète physarum polycephalum. Selon ces scientifiques, il faudrait s’inspirer de ce petit être pour organiser le transport des humains.

L’Ig Nobel d’économie est collectif et couronne l’ensemble de l’œuvre des lauréats. Les dirigeants de Goldman Sachs, AIG, Lehman Brothers, Bear Stearns, Merrill Lynch et Magnetar l’ont bien mérité puisqu’ils ont “créé et promu de nouvelles manières d’investir de l’argent en maximisant les gains financiers et en minimisant le risque pour l’économie mondiale, ou une portion de celle-ci”. Bizarrement, et contrairement à tous les autres lauréats, aucun d’entre eux n’est venu récupérer le prix

Dans la catégorie médecine, Simon Rietveld et Ilja van Beest ont été couronnés pour leur étude sur l’influence des montagnes russes sur l’asthme. Les résultats de leurs travaux suggèrent que les difficultés respiratoires – la dyspnée – varie en fonction de l’état émotionnel des patientes étudiées.

Du côté de la chimie, les vainqueurs sont les chercheurs Eric Adams, Scott Socolofsky, Stephen Masutani ainsi que la compagnie pétrolière BP. Ils ont rendu un grand service à la science en réfutant la vieille croyance que l’eau et l’huile n’étaient pes miscibles. BP n’est pas venu à la cérémonie, à l’inverse des trois scientifiques américains.


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