Malgré une grève générale très suivie en Espagne, non pas « contre Zapatero, mais contre sa politique », comme le précise Cándido Méndez, le secrétaire général UGT (socialiste), le gouvernement Zapatero se dit prêt à dialoguer sur la future réforme des pensions et du Travail, à l’origine de la grève. Pour sa part, le Parti Populaire (la bonne vieille droite Aznar and C°) parle d’échec, aussi bien syndical que gouvernemental et milite pour des élections anticipées. 10 millions d’espagnols (quand-même !) sont allés dans la rue pour clamer leur ras-le bol. A Barcelone, les affrontements entre militants d’extrême gauche et policiers ont duré 8 heures. L’occasion pour la maison poulaga d’établir l’amalgame entre « casseurs » et l’historique CNT (syndicat anarcho-syndicaliste).
Plus concrètement, les syndicats s’inquiètent, pas spécialement par l’âge de départ à la retraite -- la chose reste négociable -, mais par la gravité du chômage des jeunes et les disparités salariales entre hommes et femmes, ainsi que sur l’écart qui sépare l’Espagne et le reste des pays européens. Du grain à moudre pour toutes les composantes de la vie politique espagnole.
En un mot comme en cent que reprochent-on au socialiste Zapatero et à son gouvernement ? De ne pas être assez à gauche, tout simplement ! Certains dirigeants de la gauche espagnole vont jusqu’à comparer la politique de Zapatero à celle de monsieur Aznar. Plus qu’une insulte un constat en forme de dépit. Voilà qui pourrait aider à réfléchir la gauche française dans la perspective de 2012…
Pendant ce temps, de ce côté-ci des Pyrénées, El Mínimo est à son maximum d’antipathie. Aucun sondage ne lui est favorable. Même en tripotant les chiffres, il perd des points. Qu’il fasse le beau pour chourrer des voix à Le Pen s’en prenant de manière ignoble aux Roms, les quelques broutilles qu’il glane ici il le perd avec les intérêts dans son propre camp politique, lequel ne prend plus de gants ni avec sa politique, ni avec ses manières.
Je les comprends ! Voir sa tête à l’écran me donne des boutons. Mais que dire sur le cachotier Eric Woerth ? Ce jeudi, il y avait direct au Sénat à la téloche. Dans cette assemblée liquéfiée par la somnolence, le bruit de la rue écrasant une larme sur les tapis, on papotait cuisine politique entre gens de bien. Penser que dans quelques jours, le 5 octobre, tout ce monde va examiner la loi sur les retraites me met dans une colère de tonnerre.
Les syndicats ont prévu une « manifestation unitaire » à proximité du Sénat qui entamera ce jour l’examen du projet…
Il y a des jours où l’envie de tout casser fait partie de mes projets.
Saloperie de monde !