Comme chaque année, Valérie Pécresse se livre à son numéro de bonneteau budgétaire. L’objectif est simple : il faut faire croire que la promesse de Nicolas Sarkozy d’augmenter le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche de 1,8 milliards d’euros est tenu. Le moyen d’y parvenir est simple : mélanger des dotations budgétaire avec des intérêts d’emprunt qui ne seront pas utilisés, par exemple. L’opération campus en atteste : cela fait 3 ans qu’on nous sert des sommes pharamineuses, et pourtant on ne voit rien sortir de terre. L’an dernier, 420 millions d’euros étaient prévus au titre des partenariats public-privé pour l’immobilier universitaire. C’était un point essentiel pour parvenir au fameux 1,8 milliard. Le bilan un an après : seuls 71 millions seront finalement utilisés en 2010…
L’exercice de cette année est d’autant plus époustouflant de culot que la situation est grave. Les prévisions déjà annoncées au printemps par François Baroin montrent que les crédits budgétaires ne vont augmenter que de 0,5% cette année. Dès lors, il fallait combler le trou. Le grand emprunt servira à masquer la situation réelle, ce qui conduit Valérie Pécresse à parler de 4,7 milliards d’augmentation. Rien que ça. Logiquement, cela devrait être la fête dans les labos. Il n’en est rien. Et pour cause : tout cela n’est qu’enfumage.
Le résultat de la démystification est sans appel : même en tenant compte du grand emprunt, amorti sur 10 ans les dépenses progresseront moins vite que le PIB. A force de faire le grand écart entre les discours et la réalité, nous risquions la déchirure : nous y sommes aujourd’hui.