Actuellement au Chili, on nous tient en haleine avec la saga des mineurs coincés sous terre ! On se rappelle qu'il y a encore des ouvriers et oui des mineurs de fond en 2010 ! Germinal est de retour ! Bientôt le cinéma américain va nous en faire un film de cette saga. . Je republie ce texte de Pierre qui date de 2009 mais reste encore d'actualité.
Encore une expression jetée en l’air par la sphère moderniste, qui n’est en rien une démonstration. Ceux qui parlent toujours de modernisme, de mondialisation et d’ouverture, n’ont qu’une vision
étroite. Les entreprises ferment et délocalisent, elles licencient des ouvriers, ils en déduisent qu’il n’y a plus d’ouvriers. Les internationalistes savent que la délocalisation sert à exploiter
encore davantage des travailleurs dans des pays à faible coût de main d’œuvre, favorisant ainsi de nouveaux profits et plus importants. Dans le même temps , ces entreprises créent du
salariat et suppriment de plus en plus de producteurs directs d’une économie encore vivrière. Les salariés licenciés dans les pays industrialisés, ne changent pas pour autant de condition. Les
ouvriers mis au chomage, restent des ouvriers dont la force de travail reste disponible. Ils sont la réserve nécessaire au capitalisme pour peser sur les « coûts du travail » puisque celui ci
considère le travail, non pas comme une richesse mais comme un coût qu’il s’agit de payer le moins possible.
Les ouvriers seraient moins nombreux, en activité
certes et dans nos pays. Pourtant le nombre de salariés est en évolution constante, ceux dont la force de travail trouve preneur, comme ceux dont elle est inoccupée . Il y a , à l’échelle de la
planète, une prolétarisation constante, dans une mondialisation du capitalisme et de sa production. La machine ne produit pas seule, elle besoin de l’intervention humaine , de sa conception,
fabrication, maintenance et production. Elle ne tombe pas du ciel. Elle permet au capital de supprimer des emplois et de produire avec moins de bras et d’augmenter ses profits et les chômeurs ne
font pas parti de la classe des rentiers, ils sont le prolétariat inoccupé par le capital. La productivité profite au capital et en aucun cas à ses victimes et le chômeur est pris en charge par
le travail.
En me levant le
matin, le lit les draps et couvertures, pantoufles pyjama, brosse à dents dentifrice savon et douche, maison bol , gaz et électricité, voiture route costume, réseaux chapeaux vélos stylos,
panneaux et tout le reste avec les chaussures, tout a été fabriqué et rien n’est tombé du ciel. Il y a bien intervention d’hommes et de femmes, salariés. Pour réparer, changer et entretenir, il y
a aussi des hommes et des femmes, mais également pour concevoir, apprendre et soigner. Le salarié est partout, sans lui, pas de conception, ni de fabrication et il en est de même pour la
nourriture. Ce n’est pas sa condition qui n’est pas, c’est la conscience d’être qui manque. Il est celui sans qui rien ne fonctionne, celui qui produit la valeur et la richesse, ici comme
ailleurs. Le capitalisme à crée le prolétaire et sa condition et pour ses besoins, il y a également le sous prolétaire qui ne trouve pas à louer sa force de travail contre un salaire. Son
idéologie qui justifie ses rapports de production, produit au sein même du prolétariat, un Lumpen prolétariat, dénué de toute conscience. Ce dernier s’identifie à la bourgeoisie et reproduit le
système à son échelle.
Hier, ouvrier et condition ouvrière,
aujourd’hui salarié et condition salariale, peu importe les termes, il y a ceux qui ne possèdent que leur force de travail, en activité ou pas, les producteurs directs et tous les autres
qui vivent de sont exploitation. Ouvrier est devenu synonyme de classe, de rébellion avec une connotation politique évidente. D’ouvrier à révolutionnaire il n’y a qu’un pas, franchi dès la fin du
19 ième siècle. Le terme est devenu péjoratif chez les bien pensants et il n'y a plus d'ouvriers sauf comme terme générique abstrait. Le langage moderne les a remplacés par des agents de
production, agents de maintenance, opérateurs, techniciens de fabrications, d’atelier, gestionnaires de stocks, agents de qualité, régleurs, outilleurs et encore une bonne vingtaine de
qualificatifs pour désigner ceux qui en somme sont des ouvriers en fonction et de condition. Dans les secteurs de forte tradition syndicale et politique , le terme d’ouvrier existe encore, ces
vielles forteresses disparaissent, délocalisables. La production de biens et les services rendus, le sont par des hommes et des femmes qui reçoivent en échange un salaire. Ils vendent leur force
de travail pour produire l’ouvrage et le service, dans un cadre qui n’a pas changé, « le marché du travail ». Mais bon sang, d’où sortent ces gigantesques biens et objets, ces villes et ces
champs, tous ces produits dont on use quotidiennement, avec lesquels on se déplace, on se soigne, on apprend on travaille on se couvre et on se nourrit et qui parfois nous enchantent. Ils
ne tombent pas du ciel ; des hommes et des femmes les produisent , anonymes mais ils existent bien.